Toutes les nations engagées ont organisé leurs éliminatoires. Deuxième partie de la série consacrée à cette course mythique.
L’équipe américaine : couleur de course rouge
Pope — Toledo
Deux voitures de 70 CV, 4 cylindres, allumage batterie bobine, boite 2 vitesses, embrayage cuir, transmission par chaines, châssis acier embouti. Pilotes : Herbert Lyttle et Albert Dingley, espoirs du sport automobile américain.
Locomobile
Une voiture de 100 CV de 17 657 cc, 4 cylindres, soupapes latérales, allumage magnéto, boite 4, embrayage métallique, transmission par chaines. Le pilote est l’Irlandais Joe Tracy.
L’équipe anglaise : couleur verte
Wolseley
Deux voitures de 96 CV, 4 cylindres, allumage batterie bobine, boite 4, embrayage cuir, transmission par chaines, châssis acier embouti. Les pilotes sont Charles Stewart Rolls, qui va fonder sa marque en association avec Henri Royce, et Cecil Bianchi, ancien mécanicien.
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Napier
Une voiture de 80 CV, 13.726 cc, 4 cylindres, allumage batterie bobine, boite 3, embrayage métallique, transmission par arbre et cardan, châssis acier. Pilote : Arthur Clifford Earp.
L’équipe allemande : couleur blanche
Mercedes
Trois voitures de 115 CV, 4 cylindres, allumage magnéto, boite 4, embrayage métallique, transmission par chaines, châssis acier embouti. Elles sont pilotées par les Belges Camille Jenatzy, pilote de la Jamais Contente (Lire l’article sur la Jamais Contente), le baron Pierre de Caters, qui est aussi un pilote de canots automobiles, et l’Allemand Wilhem Werner qui deviendra le chauffeur de l’Empereur Guillaume II.
L’équipe autrichienne : couleur noir et jaune
Trois Mercedes fabriquées par Daimler en Autriche. Les pilotes sont Hermann Braun, Otto Hyeronimus et l’Anglais Alexandre Burton.
L’équipe italienne : couleur noir
FIAT
Trois voitures de 110 CV, 16.320 cc, 4 cylindres, allumage magnéto, boite 4, embrayage métallique, transmission par chaines, châssis acier embouti.
Pilotes Vincenzo Lancia, mécanicien metteur au point, pilote très rapide, il créera sa propre marque. Alexandre Cagno, lui aussi ancien mécanicien et futur pilote de canots automobiles et d’avions et Felice Nazzaro, surnommé le métronome, issu lui aussi des ateliers FIAT.
Pneumatiques
Samson propose un nouveau pneu cuir qui ne connaitra pas de problèmes. Bergougnan diffuse ses pneus sous la marque le Gaulois.
En plus des classiques pneus sans sculpture, Michelin a créé un nouveau pneu spécialement pour la course : les semelles sont faites d’un assemblage de toile de caoutchouc et de rivets d’acier. L’entreprise met en place une organisation méticuleuse avec des postes d’assistance répartis sur le parcours ; fabrique des crics spéciaux adaptés aux voitures. Les équipes du Bibendum sont entrainées. Dans chaque poste, quatre équipes de trois hommes soit une par roue. Le premier homme place le cric, le deuxième crève le pneu avec un couteau spécial, le troisième desserre les boulons de sécurité et enlève le bourrelet extérieur. Puisqu’on ne change que le pneu, les jantes restent en place. Dans une deuxième phase, le N° 1 enlève la chambre à air avec un levier spécial, le N° 2 sort l’enveloppe, puis c’est le remontage et le gonflage à l’aide de bouteilles d’air comprimé. Alors que les autres concurrents mettent entre sept et dix minutes, chez Michelin, les quatre roues sont changées en moins de trois. La F 1 moderne n’a rien inventé !
Quant au principal rival de Michelin, Continental (qui équipe les Mercedes), malgré une première réussie, avec l’ascension du Puy de Dôme sur les terres de l’Auvergnat, il est victime de nombreuses crevaisons.
Tous les concurrents sont prêts pour la course du 5 juillet 1905…
À suivre.
Les deux autres articles de la série : les éliminatoires françaises, la course.