Cent-cinquante véhicules dont une bonne partie d’exception, une organisation au top, le Dompierre Classic risque de devenir un rendez-vous incontournable pour les amateurs du genre. Confirmation à la prochaine édition, en 2018 ?

Commençons par un inventaire à la Prévert :
– un rallye touristique,
– une montée historique,
– un repas de gala,
– un immense parc coureur goudronné,
– un public venu nombreux,
– des plateaux avec de vrais repas,
– un hangar abri pour la nuit,
– un plateau autos motos extraordinaire : 150 engagés, des ancêtres (Brasier 1905) aux Matra et Porsche habituées du Mans ; quelques Youngtimers fidèles des montées des années soixante-dix,
– un large éventail de motos de la plus ancienne aux GP Réplica au moteur hurlant,
– des pilotes venus d’Allemagne ou de Suisse…

Derrière cette édition du Dompierre Classic 2016 se profile peut-être un futur Classic à l’anglaise ! Déjà, certains jouent le jeu : combinaison blanche, cravate, casquette de tweed, bottines de cuir et cigare. Ce qui est certain c’est que l’organisation, gérée avec l’aide du comité des fêtes et de la municipalité, avait tout mis en place pour programmer un super week-end, sous un ciel sans nuage et avec une température idéale.

Petit retour arrière : samedi matin 9 heures, le rallye part à la découverte des environs de Dompierre. Les pilotes disposent d’un bon roadbook pour sillonner des routes sélectionnées en Bourgogne sud et Beaujolais. La pause de midi se fait sur la place de Marcigny. Le retour au parc coureur génère un embouteillage d’anthologie : Bugatti, Delahaye, Brasier, Lombard, BNC, toutes fumantes, pétaradantes, où s’intercalent de vieilles motos à la bonne odeur d’huile et quelques classiques. S’y ajoutent aussi barquettes, monoplaces et sportives qui venaient de boucler leur septième montée de l’après-midi. Nom d’un carbu, quelle ambiance !

Vin d’honneur, remise des nombreuses coupes et repas de gala avec spectacle concluent cette journée qui, pour certains(es), se termine très tard… ou tôt !

Dimanche, dès le lever du jour, les organisateurs se mettent en place. Les voitures sortent du hangar qui les a abritées pour la nuit. La buvette a retrouvé son branchement électrique. C’est l’heure du café et des premières mises en route. La Saab 92, fidèle à sa réputation, se cache pudiquement derrière un nuage de fumée. La MG Q 1100, six cylindres à compresseur, calée sur un cric, chauffe moteur et transmission tandis que son pilote suisse tire sur son premier cigare de la journée.

Un démarrage mémorable

Les amoureux de la mécanique vont vivre un grand moment, « Chris de Saint Pancrace » sort sa manivelle et va démarrer sa Bugatti de 1937, sous l’œil ébahi d’une dizaine de curieux. De la « génération démarreur », ils sont vraisemblablement incapables d’utiliser cet outil ! D’abord titiller le carbu, bien faire « dégueuler » le carburant. Elle aime l’essence ! précise Chris. Poser ensuite un chiffon imbibé du précieux liquide sur l’entrée d’air dépourvue de filtre. Donner deux trois tours de manivelle sans contact pour bien aspirer les vapeurs et maintenant : Contact ! Les curieux attendent, Chris lance le moteur d’un vigoureux coup de manivelle et… rien ! Quelques sourires en coin naissent dans le public. Chris recommence la manœuvre et là… vloum ! Un retour de carburateur envoie les vapeurs d’essence vers les curieux qui reculent d’un bon mètre. Les sourires s’effacent, les mères protègent les enfants. Chris, imperturbable maitre de cérémonie, se penche sur le tableau de bord. Il tourne le bouton d’avance à l’allumage, met un peu d’accélération sur la vis de carburateur, regagne sa place à la manivelle. Sans effort, avec élégance, il lance le moteur qui se met à ronronner de plaisir et réjouit nos oreilles avec la mélodie caractéristique du quatre cylindres Bug’. Un petit tour de vis plus tard, le moteur a pris son beau régime de ralenti… Merci, Mr Chris de Saint Pancrace, pour ce beau moment !

Ah oui, il y a aussi la Jonghi à démarrer… cette moto a terminé troisième au Bol d’or de 1937. Là c’est plus difficile : Je ne la connais pas bien avoue son propriétaire. Il faut passer la seconde, reculer un peu à la limite de la compression, débrayer, avant de pousser vers l’avant. Quelques pas rapides avant de sauter en selle et de lâcher l’embrayage pilpoil quand la partie idoine du pilote se pose sur la selle. Puis passer la compression et ça… ne démarre pas, donc séance de kick. Après sa promenade du samedi en Bugatti, Chris a sauté régulièrement de sa Jonghi à la Bugatti, vêtu de cuir ou de coton selon la monture, ce sans jamais se tromper… Bel exploit monsieur de Pancrace. Mais qui est vraiment Chris de Pancrace ? Ce nom est-il né de l’imagination de son propriétaire ou issu des effets conjugués des vapeurs d’essence et de l’euphorie (modérée) consécutive à la fréquentation (raisonnable) de la buvette par l’auteur ? Va savoir Charles…

Les amateurs de montées s’en sont donné à cœur joie : 14 montées au cours du week-end ! Un parcours sécurisé au maximum : les spectateurs à l’abri derrière les barrières, des piles de pneus, des bottes de paille, des chicanes (très) serrées pour ralentir les impétueux. Pour le plus grand plaisir des pilotes, la montée enchainait des courbes rapides se terminant par une épingle gauche très… très fermée, le circuit était en boucle et limitait donc au maximum les pertes de temps. Pas d’accident à signaler, seuls quelques moteurs prévenants ou indisciplinés (c’est selon) ont décidé de l’emploi du temps de leurs pilotes cet hiver.

Au Spirit Racer Club, la Bugatti de Christophe, les Racers DH et M 20, la GT 26 de Jean-Pierre, la Clio William de Jean-Paul n’ont connu aucun souci. La Martini de Seb, bien au point, a laissé du temps libre à son propriétaire qui en a profité pour se promener, boite de gicleurs sous le bras, et a réglé quelques Weber amis.

Sortez vos agendas : le prochain Dompierre Classic aura lieu en 2018. En attendant, le Spirit Racer a programmé son roulage d’automne le 14 octobre prochain sur le circuit de Pouilly-en-Auxois. Quant au Racer DH de Daniel, il sera au GP de Limoges Classic les 17 et 18 octobre.

L’album photos

 

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Pause casse-croute à Marcigny.

 

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Plateau de rêve, avec Porsche et la Matra V 8.

 

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Ambiance de parc coureur, en premier plan la barquette Grac MT 14 ex Fréquelin.

 

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Gt 40 et Jaguar.

 

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La MG 1100 six cylindres à compresseur venue de Suisse.

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Très rare Jowet Jupiter : son moteur est un quatre cylindres à plat.

 

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Une ribambelle de Bugatti, ici la 13 Brescia.

 

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Cyclecar Lebeau et Cordier 1924, moteur Anzani V2 1100 cc, en exposition, avant une reconstruction complète.

 

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Brazier 1905, à la superbe patine, elle a fait le tout le rallye et les montées, belle santé l’ancêtre !

 

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Delage D6, à la magnifique carrosserie tout alu.

 

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Barquette Elva 1960, carrosserie en aluminium, trois exemplaires fabriqués.

 

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La monoplace Matra de F 3 reconstruite par EPAF.

 

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N’oublions pas les motos, une Yamaha TZ, en compagnie de la Matra du Mans.

 

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Deux générations de side-cars de course ont fait le spectacle.

 

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Maintenant nous savons à quoi sert l’aileron de la Martini de Seb’ !

Crédit photos ,le JSL, F. Belorgey, Guyecar.

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