Pour les mécaniciens aux mains dans le cambouis, Jicey est synonyme de joints, non pas ceux qui se fument, mais les fameux joints de culasse. Mais c’est aussi bien plus que cela !

Tout commence très tôt pour Jean Caillas. À 16 ans, il construit sa première voiture à châssis Sénéchal et moteur Rubby. Il se forme ensuite aux Arts et métiers ; pendant la Seconde Guerre, il construit des remorques a vélos, quelques motos à moteur 100 cc, puis des voiturettes électriques, des remorques électriques pousseuses, que l’on fixe derrière le vélo.

 

 

En 1946, il crée son usine de joints à Viroflay. Pour montrer son savoir-faire, il décide de construire une monoplace de deux litres.

 

Présentation de la monoplace, le dessin est classique, avec le moteur à l’avant et un cockpit échancré.

 

Le châssis, innovateur, est constitué de caissons en alliage AG5, soudés par points, grâce à une machine SCIAKI amenée des USA et renvoyée une fois les soudures terminées.

Un poids record : 23,7 kg

 

 

 

Les suspensions sont à quatre roues indépendantes, avec ressorts hélicoïdaux avant, sandows, puis anneaux Neiman à l’arrière.

 

Le châssis-caisson, robuste et léger, pont suspendu et roues indépendantes à l’arrière, les tambours de frein sont accolés au mont pour éviter les masses suspendues, c’est vraiment une belle construction, beaucoup plus élaborée que celle des monoplaces Gordini par exemple.

 

Autre vue arrière, moyeux spécifiques et cardan court.

 

 

 

Le moteur est un Peugeot Dall Mart de 2 l, deux carburateurs Zenith, 100 CV, boite Cotal quatre vitesses.

Au cours d’un essai sur autoroute (hors service), le pilote se trompe de vitesse et rétrograde de quatrième en première. Boum ! Grosse casse moteur, ce dernier est remplacé par le moteur BMW 328 six cylindres, trois carburateurs, 120 CV, c’est le top de l’époque et une boite quatre classique.

Avec la carrosserie Dural façonnée à la main, le poids à vide la Jicey est de 469 kg.

Une deuxième est construite par et pour le pilote Martin, c’est la Jicey Martin à moteur BMW. Cette fois, le châssis est riveté et pas soudé. La carrosserie est un peu modifiée au niveau de l’appui-tête.

 

 

 

Le magnifique moteur BMW, six cylindres en ligne, culbuté. Conçu et fabriqué par BMW avant la Seconde Guerre. Il a été ensuite récupéré, au titre des dommages de guerre par les Anglais de chez Bristol. On le retrouve sur beaucoup de voitures de course des années cinquante (Cooper, etc.).

 

Contrairement à ce que le dessin des culasses peut faire penser, ce n’est pas un double ACT, mais un simple culbuté, à culasse hémisphérique.

 

 

1950, Jicey prépare une 4 CV pour le Monte-Carlo.

 

 

Puis, il fabrique des joints de culasse pour les moteurs Ford de F 3 et des moteurs dérivés des 1600 Renault ou Simca Chrysler 180. Jicey devient alors JRD (Jicey Racing Developpement).

 

 

 

Album photo

 

Jean Caillas et son bébé.

 

Grand Prix des frontières de Chimay et son ambiance champêtre.

 

 

 

 

 

 

Jicey, c’est aussi un constructeur de bateaux, son fameux Espadon équipé d’un moteur Simca ou Renault sera construit à plus de 300 exemplaires.

Un bateau de courses sur un dessin de Reanato Levy, à moteur quatre cylindres BMW.

 

 

Sources : article dans Retro Passion No 188 de septembre 2004, le site Jicey sport.

La Jicey a retrouvé son concepteur, Jean Caillas.