Le racer 500 DB, qui était ainsi nommé au début du mouvement racer 500 français, deviendra ensuite Monomil 750cc, puis formule Junior.
En 1947, les racers 500 nés en Angleterre envahissent l’Europe. En France, quelques-uns sont construits sur la base de la Simca 5 ou avec des moteurs de motos. Georges Bosshetti, ingénieur (et neveu de Deutch) et un acheteur potentiel (avec un chèque ?) convainquent Charles Deutch et René Bonnet, créateurs de la marque DB et constructeurs de voitures de course depuis 1938 de se lancer. Ils commencent la construction d’un racer 500 dès juin 1949. Pour le moteur, ils se tournent vers Panhard. Charles Deutch est issu de la même promotion que certains dirigeants (cela aide) et, surtout, les moteurs correspondent au cahier des charges. Il faut dire que le choix n’est pas très large : Simca ne dispose que du moteur vieillissant de la Simca 5 ; le moteur des 4 CV Renault est trop gros, 750cc, de plus la Régie n’est pas très enthousiaste. Les premiers croquis voient le jour en août, la construction débute le 8 septembre et le racer, qui utilise des éléments de la berline X84, est présenté au salon de Paris en octobre 1949. Cela n’a pas trainé ! Cette utilisation des moteurs Panhard marque le début de la construction d’une longue série de voitures avec, pour corollaire, de nombreuses victoires.
Le moteur de la Dyna 100 type X 84 :
- deux cylindres à plat,
- 610 cc de cylindrée
- 24 CV (28 pour la Dyna 110 X 85)
- 4000 t/min,
- refroidi par air
- boite 4 (1re non-synchro)
- 4 roues indépendantes par lames transversales avant
- pneus 145 x 400
- voie avant 1 220 m.
Commence alors une période de mise au point, de transformations et de présentations. Les premiers moteurs, réduits à 500 ccc, fournissent 25 CV à 5500 t/min, puis 35 CV à 6000 t/min
Son prix : 750 000 F, à comparer avec les
- 430 000 F de la Dyna 100
- 290 000 F de la 4 CV Renault
- 420.000 F de la traction 11 CV
- 490 000 F de la 203 Peugeot
- 795 000 F d’une berline Salmson, voiture assez luxueuse.
Ce n’est pas la course automobile accessible à tous.
Remarquez les différentes carrosseries, construites en alu, avec des avants différents, plus ou moins volumineux.
Châssis
Les ateliers DB de Deutch et Bonnet sont installés à Champigny-sur-Marne. Ces derniers ne sont pas « des perdreaux de l’année » ; ils ont commencé à courir en 1938, avec des Tractions Citroën modifiées. Ils commercialisent pipes d’admission et « gonflages » (EPAF) pour ces moteurs. Au lendemain de la Guerre, ils fabriquent des barquettes baptisées tank, toujours à traction avant en version 1500 et 2 litres du moteur Citroën. Les châssis sont fabriqués en tôles pliées, allégées par perçage, une technique que l’on retrouvera sur les racers.
Citroën n’apprécie pas les « bricoleurs de Champigny » et refuse de livrer les moteurs.
Ils fabriquent aussi une monoplace formule 2 à traction avant.
Racer
Suspensions
Avant :
- Deux ressorts à lames superposés,
- amortisseurs à leviers,
- angle de chasse 0°
- carrossage 1° 30.
Le tout emprunté à la petite Dyna.
Arrière :
- Demi-essieux,
- barres de torsion,
- amortisseurs à bras,
- carrossage négatif de 1° 30.
Moteur
La cylindrée est réduite de 610 cc à 497 cc par réduction de la course à 61 mm (vilebrequin spécial). L’alésage reste d’origine, avec un taux de compression de 10 et du carburant composé à 60 % d’essence, à 25 % d’alcool et 15 % de benzol, indice d’octane de 90. La puissance est de 35 CV à 7000 t/min. Allumage par magnéto à l’avant du moteur en place du ventilateur, carter d’huile augmenté, deux carburateurs.
Boîte de vitesses d’origine Dyna avec des rapports modifiés :
- 1re : 0,51,
- 2e : 0,73
- 3e : 1
- 4e 1,33.
Renvoi de pont et couples coniques différents selon les circuits.
Dimensions
- Longueur HT : 3 m,
- largeur : 1,42 m,
- hauteur 0,75 m,
- garde au sol 0,11 m,
- rayon de virage 3,80 m,
- la largeur de la carrosserie est d’environ 50 cm.
Poids à vide 250 kg en charge 350 kg (environ 2/3 sur l’avant), vitesse maxi 160 km/h (Cx 0,4).
Une quinzaine de racers 500 sont construits, il n’en resterait plus qu’un seul d’origine. En gardant le même dessin général, DB fabriquera les Monomil à moteur 750 cc, première formule de course à la location clés en main, ils n’ont couru qu’en France. À l’arrêt de la formule Monomil, certains, réalésés en 1000 cc, ont couru sans succès en formule Junior.
DB moteur BMW
Les hasards de la recherche sur le Net, alors que ce sujet était presque terminé, nous ont fait découvrir un racer DB allemand équipé du moteur de moto BMW. Le bicylindre s’intègre parfaitement sous le capot. Je n’ai pas trouvé de renseignements sur la boite de vitesses utilisée, peut-être la boite Panhard avec une cloche adaptée ?
Monomil 850 cc
Versions dérivées des Racers 500, mais le moteur d’origine en 850 cc est conservé. C’est une formule monotype où les voitures en location sont tirées au sort entre les pilotes. L’interdiction des courses, après l’accident des 24 h du Mans, en signe la fin, les voitures sont bradées.
On retrouve actuellement des Monomil reconstruits entre autres par R. Jagnaut (une cinquantaine !) ou d’autres petits constructeurs à partir des plans d’époque. Certains ont de grosses préparations, avec des moteurs réalésés à plus de 1000 cc, double allumage, arbres à cames spéciaux, etc. Des préparations fortes coûteuses et fragiles, on est là bien loin du vrai Racer 500 d’une trentaine de chevaux.
À noter que le Racer réplique CC 21 et son moteur 600 cc d’environ 35 CV est celui qui reste dans les mêmes critères de performance, pour un tout petit budget.
Il y a aussi les coupés sportifs et barquettes de course aux nombreuses victoires, autre vaste sujet que nous traiterons un jour.
Les racers vous intéressent, un club français le Racer Club de France ; le club anglais.
Sites Web à parcourir :
- le Panhard Racing Team de Charly Rampal, vous y trouverez une foule d’articles passionnants sur les Panhards et dérivés
- le forum Auto Diva et ses sujets sur les Racers 500
- préparateurs : HTTP motorsport,
Sur le CC21 : Carnet d’atelier, CC 21 un rapport budget plaisir imbattable.
Livres :
- L’épopée française des racers 500 de F. Jolly aux éditions du Palmier,
- Racer 500 l’aventure française de C. Debuire, Autodrome éditions,
- les numéros hors série d’Automobilia
- Toutes les voitures françaises de 1938/1947/1948 de René Bellu,
- Sciences et Vie, spécial salon de l’automobile.