En 2018, afin de faire connaitre l’association Espoir Isère contre le cancer, Bruno Saby, ancien champion de France de rallyes participe au Monte-Carlo historique avec une Vespa 400. Beau coup médiatique ! La participation à ce rallye est soumise à un impératif : le courir avec une voiture qui y a été inscrite. Et, en effet, trois Vespas 400 étaient engagées lors de la 28e édition. En 1959, partis de Stockholm, les pilotes avaient rejoint Monaco.

Rafraîchissons vos souvenirs à propos de la Vespa 400 !

La Vespa 400 a été étudiée en Italie par Piaggio et Siata pour remplacer les scooters, mais Fiat, qui vient de sortir sa Fiat 500 pour succéder à la Topolino menace de résilier les contrats des sous-traitants s’ils acceptent de travailler pour Piaggio. La construction est alors décentralisée en France chez Acma ; leurs usines à Fourchambault fabriquent sous licence les scooters Vespa. Les carrosseries viennent de chez Facel, les démarreurs et dynamos de Paris-Rhône ; l’allumage est fourni par Ducellier.

La voiture, petite, ne manque pas de charme et est très maniable. Son moteur un bicylindre deux temps fabriqué spécialement est situé à l’arrière comme chez la 4 CV et la Dauphine Renault. Elle est distribuée par le réseau des marchands de scooters Vespa (ce qui est une erreur, car la clientèle automobile rechigne à acheter chez le marchand de vélos et mobs du coin).

 

 

 

 

 

 

Tableau de bord minimaliste.

 

Catalogue d’époque.

 

Vue en coupe, moteur à l’extrême arrière, quatre roues indépendantes et système pseudo Mac Pherson avant. Pas de coffre à bagages, c’est la banquette arrière qui en fait fonction. La batterie est derrière la calandre avant coulissante et la roue de secours, sous le siège passager.

 

Le moteur deux-temps, légèrement incliné est à refroidissement par air et turbine. L’admission se fait directement par le vilebrequin, la suspension arrière est assurée par des triangles.

 

Le réservoir d’essence est à gauche sous le capot moteur. Sur les premiers modèles, il fallait rajouter l’huile comme pour une mob. Par la suite, un doseur faisait le travail.  Remarquez la plaque minéralogique : « Est Virginie » !

 

Train avant, triangles inférieurs et fixation de l’amortisseur dans le haut de l’aile, c’est un Mac Pherson, la crémaillère de direction (qui n’est pas sur la photo) est douce et précise.

 

L’ensemble boite et suspension arrière, les triangles sont articulés près du centre la voiture pour diminuer les variations de carrossage néfastes à la tenue de route.

 

La carrosserie monocoque en acier est découvrable, deux grandes portes à ouverture « suicide » permettent un accès facile. Les glaces de portes, coulissantes, sont fournies par Facel, celui qui a aussi fabriqué les luxueuses Facel Vega et les carrosseries de Simca sport.

 

 

Généralités techniques Vespa 400

  • Cylindrée de 393 cm3.
  • Puissance fiscale deux CV.
  • Puissance réelle 12ch Din à 4350 t/min (14SAE à 4700 t/min).
  • Bicylindre deux temps, deux cylindres en ligne inclinés de 20° sur le côté gauche.
  • Transmission boîte trois vitesses, première non synchronisée (boîte quatre vitesses, première non-synchro, sur le modèle GT de 1961).
  • Ensemble moteur-boîte-différentiel placé à l’arrière de la voiture.
  • Suspension : quatre roues indépendantes.
  • Dimensions : longueur, 2,85 m, largeur, 1,27 m, hauteur, 1,25 m.
  • Poids à vide en ordre de marche : 380 kg.
  • Refroidissement par air.
  • Correcteur d’admission par distributeur rotatif constitué par le vilebrequin.
  • Alésage-course : 63 mm.
  • Rapport volumétrique 6,4 à 1.
  • Admission par le carter.
  • Allumage par une batterie 12 V, située à l’avant.
  • Couple maxi 2,6 m. kg à 2 100 t/min.
  • Régime de rotation maxi 4.700 t/min.
  • Régime de ralenti 800 t/min.
  • Vitesse maximum : environ 100/110 km/h.
  • Consommation : moins de cinq litres aux 100 à 60/70 km/h ?
  • Réservoir de 23 litres pour une autonomie de 450 km environ.
  • Poids total : 380 kg à vide.

 

Le moteur de la Vespa est simple, mais est-ce une raison suffisante pour le démonter sur le parking ? Sur le côté gauche, le réservoir de carburant ; sur la cloison du fond, les deux bobines d’allumage. En vrac sur la table, le moteur, les deux pistons, les culasses individuelles.

 

Lancement réussi.

 

 

Parrainage par Juan-Manuel Fangio champion du monde de F 1. Il traverse les Alpes et se déclare séduit par le confort de la Vespa 400.

Juan-Manuel Fangio et Jean Behra à la présentation de la Vespa.

 

Juan-Manuel aimait bien les Vespa.

 

Version spéciale plage de Pichon Parrat.

 

Il est prévu d’en fabriquer 30 000 par an, mais de 1957 à 1961, il n’en sera produit que 30 000 au total. La Vespa 400 est victime de son moteur deux-temps qui pétarade, fume et consomme beaucoup. Alors que Fiat a choisi un bicylindre quatre temps pour sa 500 ! Et, malgré des améliorations de présentation, de nouveaux pare-chocs, des glaces de portes coulissantes, des sièges améliorés, un mélangeur d’huile, la Vespa n’est pas de taille à lutter face aux 2 CV et aux 4 CV/Dauphine.

La Vespa 400 en course

 

Sa maniabilité de karting inspire les rallyemen (en costard cravate) et amateurs de slalom.

 

 

 

Version spéciale à moteur DKW trois cylindres deux temps, installé en position centrale arrière. La terreur des slaloms ! Cette version était récemment proposée en annonce.

 

L’échappement a beaucoup d’importance dans la préparation d’un moteur deux-temps. Ici, ce sont des échappements de Yamaha de course.

 

 

Comment ça « gros cul » !

 

 

 

Un gros V twin arrière lui va bien !

 

Version US et V8.

 

 

La Vespa mise à toutes les sauces.

 

Au lancement de la Vespa, un raid aller-retour Moscou est effectué, J.-L. Mathon, spécialiste de la Vespa remettra le couvert avec succès après une balade-test au Maroc.

Piaggio engage trois Vespas au 28e rallye de Monte-Carlo de 1959. Les voitures sont soigneusement préparées, selon la technique d’amélioration de moteurs deux temps, carburateurs, conduits d’admissions et d’échappements sont modifiés.

 

 

 

 

Paris tenu, les trois voitures sont à l’arrivée.

En 2009, encore une Vespa au Monte-Carlo historique.

 

 

 

 

En janvier 2018, Bruno Saby ex-champion de France des Rallyes, ancien vainqueur du Monte-Carlo 1988 revient sur le lieu de ses exploits, mais pour relever un défi et assurer la promotion de la fondation Espoir Isère contre la maladie, dont il est le parrain. La petite voiture contre les grosses ! Il est accompagné de son fils Damien ; deux autres Vespas 400 participent également.

 

Bruno Saby, sa première voiture fut une Vespa 400.

 

 

 

 

 

Quels types et dimensions de pneus sont montés sur la 400 ? D’origine c’est du 10 pouces.

 

 

Les trois Vespas seront à l’arrivée.

En 2019, l’aventure continue, trois autres Vespas sont au départ du Monte-Carlo historiques. Alors la Vespa 400, un bon plan pour les rallyes historiques ? Ce qui est sûr, c’est que vous serez le chouchou du public, vous serez accepté partout. La cote d’une Vespa avoisine les 7000 € ; des clubs dynamiques et des forums vous attendent. Beaucoup de pièces seraient disponibles, mais, à maxi 100 km/h, il faut se cracher dans les mains pour tenir les moyennes et aucune erreur de parcours n’est permise, mais, comme le dit l’adage : à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ! N’oubliez pas que c’est assez léger à conduire et éviter le vent latéral et, quand on croise un semi…

Départ du rallye de Monte-Carlo historique le 1er février 2019 de Reims, suivre et encourager les No 312, 313, 314.

 

Le coin de l’atelier

Comment remettre en état une Vespa 400 pour les rallyes ? Commencer par se procurer la fiche d’homologation. Pour la révision moteur, des forums et clubs peuvent fournir renseignements et adresses de fournisseurs de pièces. Comme pour tous les deux-temps, il est impératif d’avoir une bonne étanchéité des roulements et joints spy de carter. Donner un petit coup de fraise dans les transferts, et attention ! un petit coup de fraise, pas du labour ! La boite vitesses n’a pas l’air fragile. En ce qui concerne les trains roulants, un petit abaissement de caisse et de bons amortisseurs sont nécessaires. Pour les freins, par respect de l’origine, il faut faire avec les tambours et, en plus, le moteur deux-temps n’a pas de freins moteur ! Le circuit électrique est à renforcer avec la pose de relais, les huiles modernes permettent de baiser le pourcentage d’huile dans le carburant et évitent la calamine et autres perles de bougies, plaie des anciens deux-temps !

Polissage des conduits d’admission et d’échappement, équilibrage, allégement du volant moteur, carburateur Mikuni de 26, allumage électronique, alternateur de Fiat Tipo, arceau de sécurité, baquets, instruments de navigation, c’est la recette indiquée par Vespa 400 en folie ; vous y trouverez également le récit du Monte-Carlo.

Les jantes et pneus, d’origine en 4,00 x 10 ou 4,40 x 10 c’est du pneu de remorques ! je ne sais pas si l’utilisation de pneus de Mini Austin est possible ! Pour les jantes, je n’ai pas trouvé la mesure de fixation de roues, peut-être avez-vous une solution ? Si oui, donnez-la-nous dans les commentaires !

Sources : forum Autodiva, Wikipédia, Vespa400.com, vespa 400 en folie, l’automobile ancienne, ma-vespa-400, vespa-club-Fourchambault, vespa400parts et quelques souvenirs personnels.