C’est la première d’une longue lignée de voitures hors normes construite selon les instructions de James Ellis Hall, dit Jim Hall (né le 23 juillet 1935 à Aliberne au Texas), héritier d’une famille qui a fait fortune dans le commerce du pétrole.

Jim Hall est passionné par la compétition. En 1957, après de brillantes études d’ingénieur au California Institut of Technologie de Pasadena, il gère la concession de la société Carrol Shelby en compagnie de son frère Dick. Il commence également à courir sur différentes voitures de sport, une Austin Healey, une Ferrari 750 Monza et d’autres encore, telle la fameuse Maserati Bird Cage. Il modifie un châssis Lister et l’équipe d’un moteur V8 Chevrolet. En 1960, il rencontre Dick Troutman et Tom Barnes qui avaient construit la Scarab et cherchaient à fabriquer une autre barquette. Peu après, James « Hap » Sharp, qui sera son complice tout au long de l’histoire Chaparral, vient le rejoindre. Une piste d’essais est bâtie à Midland (Texas).

S’inspirant de la Scarab, ils élaborent une voiture plus légère, mais à la mode américaine : un moteur V8 avant dans un châssis tubulaire, suspensions triangulées à quatre roues indépendantes, direction de Triumph Herald, quatre freins à disque. Les arrières sont collés au pont, le moteur, préparé chez Traco, est réalésé à 318 CI. Dans un premier temps, il est équipé d’un carburateur Stromberg sur une pipe Edelbrock, avant de l’être avec six. La puissance est d’environ 300 CV, le moteur (propulsion avant) est reculé au maximum pour une répartition égale des poids.

Une carrosserie en aluminium, inspirée de la Scarab est fabriquée. Il ne reste plus qu’à la baptiser ! Ce sera Chaparral, l’autre nom du grand géocoucou, l’oiseau du désert aussi appelé « roadrunner ». Il court plus vite qu’il ne vole et a inspiré le fameux BIP-BIP, créé par Chuck Jones en 1949 et bien connu des amateurs de cartoons.

Dès la première course, Jim Hall finit second derrière son ancienne Maserati Bird Cage, une deuxième voiture est mise en chantier, l’empattement est rallongé pour donner de la place au pilote, un petit spoiler apparaît, premier d’une longue série d’études aérodynamiques qui caractérisent les créations de Jim Hall. Cinq voitures sont construites, l’une d’elles ira en GB. Elles sont très compétitives, mais pâtissent d’un mauvais refroidissement des freins arrière. La dernière sortie officielle se fait aux 12 heures de Sebring, en 1963.

 

La belle Scarab de Lance Reventlow (autre riche héritier), source d’inspiration.

 

La première Chaparral MK 1, plus légère que la Scarab.

 

Jolie silhouette pour la Chaparral MK 1, sa ligne fait également penser à la fameuse Maserati « bird cage » que Jim Hall a possédée.

 

Vue de dessus d’une maquette, on note la position très reculée du pilote, mais aussi les « boas » de refroidissement des freins arrière, points faibles de la voiture.

 

Jim Hall au volant de sa Chaparral.

 

Installons-nous au volant, le tableau de bord est réduit au strict minimum, l’espace est mesuré.

 

Carrosserie en aluminium, démontable facilement ; le pont arrière, suspendu est équipé d’un relais démultiplicateur, ce qui permet de changer les rapports rapidement.

 

Moteur avant, mais reculé au maximum, on peut parler de « central avant ». La répartition est de 50/50 entre l’avant et l’arrière, gage d’une voiture très équilibrée.

 

Gros moteur V8, culbuté, mécanique rustique comme l’aiment les Américains. Surprenant : le moteur, huit cylindres et six carburateurs.

Évolution avec une nouvelle carrosserie et un empattement plus long, ce qui donne un peu plus d’espace au pilote.

La deuxième version, toujours le V 8, mais une nouvelle carrosserie, plus dans le style Chevrolet. Un petit bavolet fait son apparition sous la calandre.

 

À cause du règlement de l’époque, les vitres latérales sont obscurcies.

 

Belles maquettes, la Chaparral plait beaucoup.

 

Jim Hall au volant, les plexis latéraux sont redevenus transparents, mais toujours des prises d’air pour refroidir les freins arrière.

 

Le pilote est assis au ras du pont arrière.

 

Jim Hall, concepteur et brillant pilote, il prépare la version 2 révolutionnaire : moteur central arrière et monocoque en polyester (on en reparlera). Il goûte aussi à la F1, au volant d’une Lotus 18 de l’écurie BRP.

 

Hard Charp le complice, pétrolier et Texan (logique !).

 

Le grand géocoucou (Geococcyx californianus – famille des Cuculidés), aussi appelé chaparral et roadrunner ; l’oiseau qui court plus vite qu’il ne vole et qui a inspiré Bip Bip, personnage de dessin animé bien connu.

Caractéristiques techniques de la Chaparral MK 1 :

  • moteur V8 à 90° bloc et culasse fonte ;
  • 5.205 cc (317,6 Cu.inch) ;
  • 98,3 x 85,7, culbuté ;
  • deux soupapes par cylindre ;
  • six carburateurs Stromberg ;
  • 300 CV à 6500 t/min ;
  • puissance au litre, 58 CV ;
  • boite de vitesses Corvette, quatre vitesses ;
  • empattement, 2,23 m ;
  • voie, 1,27 m ;
  • longueur HT, 3,88 m ;
  • largeur, 1,57 m ;
  • hauteur, 0,78 m ;
  • poids, 671 kg.