Troisième et ultime épisode de notre série consacrée à cette course mythique : derniers préparatifs et la journée du 5 juillet 1905.
Les articles précédents : les concurrents étrangers ; les éliminatoires françaises.
LA COURSE
Le 4 juillet dans la soirée, alors que tout le monde s’affaire et procède aux dernières vérifications d’avant course, un orage très violent s’abat sur les installations, arrache les tentes, culbute tables et bancs… Toute la nuit, les ouvriers vont s’acharner à tout remettre en état.
Et, le 5 juillet 1905, dès 4 heures du matin, tout est en place ! Mille gendarmes et huit régiments de l’armée sont mobilisés, buvettes restaurants et boutiques sont prêtes à accueillir les 80 000 spectateurs venus de partout.
Les départs vont être donnés toutes les cinq minutes. Des arrêts imposés le long du parcours éviteront aux pilotes de se rejoindre et se dépasser. 6 heures, Théry, vainqueur de la coupe 1904 qui porte le numéro un s’élance le premier.
Un départ très rapide, un chrono sur les premiers 1850 m l’atteste :
– 57 s pour Werner soit 116,8 km/h de moyenne départ arrêté ;
– 59 s pour Jenatzy sur Mercedes ;
– 1 min pour Lancia ;
– 1mn02 Cagno tous deux sur Fiat ;
– les Richard Brasier sont moins véloces avec 1 min 04 pour Théry et 1 min 08 s pour Caillois.
Les Fiat sont les plus rapides, c’est Lancia qui est en tête. Il bat le record tour en 1 h 34 min 57 s, contre 1 h 41 min 07 s pour Théry. À mi-parcours, son avance atteint les 13 minutes d’avance, mais au troisième tour, il serre trop à la corde, un caillou crève son radiateur d’eau, le moteur se grippe ! Tour de la malchance aussi pour Jenatzy sur Mercedes, deuxième l’année précédente en Allemagne, il casse un ressort de suspension et subit plusieurs éclatements et est contraint à l’abandon. Cagno et Nazzario prennent le relais, mais ils ne peuvent résister à la Brasier, Théry roule régulièrement et ne commet aucune faute.
Théry surnommé « le chronomètre » remporte la coupe à 78, 428 km/h de moyenne. Il acquiert le statut de héros national. Le constructeur Brasier est porté en triomphe.
Classement des 18 partants
- Théry (fr) Richard Brasier 7 h 2 min 42 s moyenne : 78,428 km/h
- Nazzario (It.) FIAT 7 h 19 min 9 s
- Cagno (It) FIAT 7h 21 m 22s
- Caillois (fr) Brasier 7 h 27 min 6 s
- Werner (All) Mercedes 8 h 3 min 30 s.
Douze concurrents sont classés sur les 18 au départ. Temps du dernier sur Pope Toledo : 9 h 51 min 40 s.
C’est la dernière coupe Gordon Benett ; elle sera remplacée en 2006 par le Grand Prix de France, premier du nom. Nous en reparlerons.
Superbe comme toujours