Après sa barquette FM, A. Marcadier construit une monoplace : l’Aral.
La base est toujours la Renault R 8, lancée en 1962 pour succéder à la Dauphine, c’est la voiture populaire par excellence, abordable, de mécanique simple et fiable. Comme elle a tendance à se mettre facilement sur le toit, on en trouve plein les casses !
Caractéristiques du moteur R 8 : 956 cc 65×72 mm, 5 paliers, bloc fonte culasse alu, comp 8.8, carburateur Solex 32 , 48cv/ 5200trmn, en version comp 9.5 monté dans les berlinettes Alpine A 11/956 51 cv/5600 trmn. Le moteur Cléon continuera sa carrière très longtemps sur les Estafettes, R 5… jusqu’aux premières Twingo. Des gonflages existent Condrillier, Ferry, Autobleu. Si la R8 fournit son ensemble moteur-boîte, les suspensions ne sont plus celles de la berline, mais des éléments tubulaires au dessin typé course. Les fusées avant, les disques et étriers de freins ainsi que les disques arrière (la R8 est la première berline de série équipée de quatre freins à disques) proviennent de la berline Renault.
Empattement 2.26 m, voie 1.36m, pneus de 135×13 avant et 165×13 arrière, pour un poids de 330 kg seulement.
Essayée par J Rosinski du magazine Sport Auto, elle abat le 400 m en 16”4/10 et le km départ arrêté en 31” 2/10. Sans la mécanique, elle coûte 6900 fr, c’est à peu près le prix d’une R8 neuve.
Fidèle à sa technique, André construit un châssis au dessin simple en tubes brasés, une feuille d’alu rivetée constitue le plancher et les cotés . Les suspensions fabriquées en tubes sont articulées sur de simples silent bloc , un porte moyeux arrière en alliage léger est construit spécialement.
Quatre combinés ressorts-amortisseurs réglables, la boîte 4 vitesses Renault est retournée ”cul en l’air” et fixée sur le moteur par une entretoise ; le moteur reste d’origine, la commande de boîte, casse-tête bien connu des constructeurs de monoplaces à moteur central, est réalisée.
Le pilote est installé en position très allongée, les roues de 13 pouces et une jolie carrosserie en polyester habille le tout.
A. Marcadier pense et, d’autres avec lui, que cela peut devenir une bonne formule d’apprentis pilotes, mais la régie Renault et la fédération soutenues par des constructeurs de monoplaces plus sophistiquées, Grac et Pygmée préfèrent le R8 gordini et des voiture plus lourdes (420 kg) la Formule France est née, l’Aral ne peux lutter, c’est l’escalade technique et économique le prix d’une voiture atteint les 20 000 fr.
Pour courir en Formule France, certains équipent l’Aral du R 8 Gordini, mais il faut aussi l’alourdir ou redessiner un châssis aux tubes plus épais, la suspension montée sur Silent-bloc n’a pas la rigueur exigée. Apparaisse les équipes d’usine avec les voitures évoluant entre chaque course, les sponsors, les camions ateliers et les VIP. A. Marcadier, un peu écœuré, s’en désintéresse.
Beaucoup d’ Aral sont modifiées en formules libres et écument les courses de côtes et slaloms, avec toutes les mécaniques possibles.
On peut s’interroger : pourquoi la fédération n’ a-t-elle pas créé deux catégories ? Une initiation, avec des monoplaces comme l’ Aral à la mécanique économique (c’est le principe la Formule Vee), bridée en préparation, pas de rotules Unibal, un maximum de pièces de série, le diamètre des soupapes et des carbus limitent déjà les préparations et une version plus pro, à mécanique Gordini .
La formule Vee, à mécanique de Coccinelle, créée en 1962 sur ce principe de voiture simple existe et court toujours dans le monde entier… Et la formule Ford est devenue une légende du sport automobile .
Sources : forum autodiva – www.marcadier.com – Marcadier, G. Gammand, éditions du palmier.