Avant la Première Guerre mondiale, Austin construisait de grosses voitures, mais l’introduction de l’« Horsepower Tax » en 1921 (taxe de roulage proportionnelle à la puissance du véhicule), change le marché. La marque connaît alors de grosses difficultés financières. Devant le refus de son conseil d’administration de construire une petite voiture populaire, Sir Austin décide de prendre le projet à son compte. Et, en 1921, il engage un jeune dessinateur de 18 ans, Stanley Edge.
L’Austin 7 est plus petite que la Ford T, l’empattement est de seulement six pieds trois pouces (1905 mm) et la voie de 40 pouces (1016 mm). Elle est aussi beaucoup plus légère (360 kg), moins de la moitié du poids de la Ford T. C’est un petit moteur quatre cylindres de 747 cm³ qui l’équipe.
Le châssis à la forme d’un « A » où le moteur est monté à l’avant. Ce quatre cylindres à soupapes latérales avait un alésage de 54 mm et une course de 76 mm, donnant 696 cm³ et une puissance nominale de 7,2 CV. En mars 1923, l’alésage est augmenté à 56 mm, donnant 747 cm³ et produisant 10,5 CV. Sur la base de la Seven de série, des voitures de records sont mises au point. Le moteur à soupapes latérales, préparé pour des records de vitesse est équipé d’un compresseur Roots ; il développe 56 CV pour 6000 t/min. Des carrosseries aérodynamiques et légères sont construites spécialement.
Après différents records de vitesse, notamment avec Malcolm Campbell à Daytona Beach, Sir Austin décide de venir à la course classique. Il développe alors une très légère monoplace, toujours à moteur avant. La transmission décalée permet de surbaisser le siège du pilote, la suspension avant utilise un ressort transversal, des lames semi cantilever sont montées à l’arrière, la carrosserie est très étroite (environ 50 cm de large), le châssis est dérivé de la voiture de série. Il en est de même pour le moteur, toujours à soupapes latérales, il est modifié et alimenté par un compresseur.
En 1935, Austin, encouragé par l’excellente saison de la nouvelle monoplace, construit une autre version. Murray Jamieson dessine un nouveau moteur de 744cc (alésage 60,82 x course de 65,09 mm), bloc et culasse en alliage léger RR50, deux arbres à cames en têtes entrainés par un train de onze pignons pris à l’arrière du vilebrequin. Un compresseur Jamieson-Roots entraîné à une fois et demie le régime du moteur, la pression de suralimentation est de 20 livres/pouce². Un carburateur SU est utilisé. La lubrification se fait par carter sec, avec une pompe triple à haute et basse pression, l’huile est stockée dans des réservoirs de trois gallons, un de chaque côté de l’arbre de transmission, c’est un vrai moteur de course !
Le pont arrière est à double réduction. L’empattement est de 2,05 m, la voie de 1,20 m. La carrosserie ressemble à la précédente, la voiture pèse 410 kilos. Le réservoir, situé à l’arrière, contient 100 litres. Les pneus, des Dunlop sont des 5,25 ou 5,50 x 16. Le diamètre des freins à câbles est de 250 mm.
Le moteur est testé à 12 000 t/min, mais limité en course à 9 400. Selon les carburants, il développe de 90 CV à 7600 t/min à 116 CV à 9400 t/min (rappel : nous sommes en 1935 !).
Les premières versions à soupapes latérales et compresseur.
L’album photo d’une reconstruction.
La version à double arbre à cames en tête et compresseur.
C’est une bien jolie petite monoplace de GP, un quatre cylindres d’une centaine de chevaux à 10 000 t/min en propulsion, un châssis à longerons, des essieux rigides à l’avant et à l’arrière, qui se lance dans une réplique à moteur de moto ?