Canicule, tant pis ! Quand Jean-Luc déprime, je dois l’emmener rouler !
Mon papa, Jean-Luc s’ennuie ; il est en manque de roulage. Les symptômes sont là : il traine dans le garage, la pupille éteinte, le dos voûté. Sa main effleure mes ailes avec tendresse. Il monte, contemple le tableau de bord avec nostalgie. Au coin de l’œil, une larme (une minuscule) perle… Il soupire fort, plus fort que le petit train à vapeur de la vallée de l’Ouche. Bref, il est dans un état lamentable. Je ne peux vraiment pas le laisser comme ça !
Vous me connaissez déjà, je suis Joséphine, celle qui a de beaux harnais (réglementaires). Vous m’avez suivie sur le circuit de Dijon-Prenois. Pour l’état civil, je suis une MGB. Mon âge ? Vous me demandez mon âge, mais voyons, cela ne se fait pas ! Mon Jean-Luc de pilote, lui, commence à vieillir, mais ma puissance compense. J’ai un moteur 1800, un arbre à cames spécial, un carburateur Weber double corps, une boite de vitesses à cinq rapports (cela vous laisse rêveur n’est-ce pas !), des suspensions circuits et un allégement général. Mon papa est le maitre de la scie cloche. Lorsque nous arrivons sur un circuit les sourires « gentils » du début se transforment vite en étonnement, ensuite les questions fusent.
Allez, Jean-Luc, je t’emmène rouler sur le circuit Vaison, à côté du Creusot. Il n’est pas très loin, la route est belle, peut être un peu trop ensoleillée aujourd’hui, mais ne t’inquiète pas, cet hiver nous irons grelotter ensemble sur nos routes peut-être enneigées, c’est promis.
Tonton Pierre et le cousin Charles nous rejoignent, ainsi que Guy « Pappy Racer », la dreamteam est presque reformée. Il ne manque que Jean-François, l’homme qui chronomètre avec une horloge franc-comtoise.
Nous connaissons déjà les deux kilomètres du circuit Vaison. C’est un beau terrain de jeux, moderne. Son tracé alterne montées et descentes, courbes de tous rayons. D’ailleurs, certaines d’entre elles se referment et sont assez difficiles à négocier ! Bref, un parcours conçu par des pros, qui ne laisse aucun répit aux pilotes. Comme d’habitude, nous partons par la route, les remorques c’est pour les snobs, Jean-Luc place simplement quelques outils dans le coffre. C’est que je suis fiable, moi !
Sur le paddock, je retrouve quelques copines, Porsche, Clio, agiles Lotus Élise (je les aime bien ces petites Anglaises), BMW, une rare Mitget à moteur de motos et une Secma à moteur Peugeot, une nouvelle Alpine discrète dans sa robe bleue foncée, on va bien s’amuser !
Bien sûr, avec le début de la canicule, j’ai tendance à m’échauffer un peu. Papa Jean-Luc ne quitte pas le thermomètre d’eau des yeux. Dès qu’il effleure le rouge, il me ramène au paddock pour une pause. J’aime bien quand il me bichonne et j’en ronronne d’aise et ne fais pas de malaise. Bon d’accord, il y a peut-être une légère fumée bleuâtre qui sort de mon échappement, mais quoi, il fait plus de 35° à l’ombre !
À chaque arrêt, Jean-Luc m’enlève le capot. Heureusement que les personnes présentes sont de la famille, sinon cela frôlerait l’indécence. Il me fait même rouler ainsi. ça, c’est une idée de Charles qui aime bien voir mon moteur (est-ce bien normal ou dois-je rougir ?) Mais son œil d’aigle de la Bresse a remarqué que le radiateur d’eau est trop haut. Il ne prend pas bien l’air, papa va corriger.
Guy prend contact avec Mathias Vaison, il aimerait bien faire un roulage avec les monoplaces et barquettes des copains du Spirit Racer . Malheureusement, les règlements m’interdiront de rouler en même temps qu’eux. Dommage, j’aurais bien voulu leur montrer mon tempérament, mais on s’amusera entre berlines et GT les voitures à roues couvertes comme ils disent.
Parmi les autres copines de la journée, il y avait aussi une Porsche pleine de chevaux et une nouvelle Alpine Berlinette, bien discrète dans sa belle robe bleue foncée, tellement discrète que tous mes gaillards ne l’ont même pas détaillée. Ils n’avaient d’yeux que pour moi, les coquins !
Cette belle équipe (???), renforcée fera mon assistance à la course de côte VHC d’Urcy les 7 et 8 septembre et lors des courses du circuit de Dijon-Prenois au mois d’octobre, on en reparlera.
Les confidences de Joséphine de Beaux Harnais sont relues par J.A. Le Spirit Racer Club aime l’humour et le décalé. Il ne se prend pas au sérieux, même s’il sait l’être quand il faut.