Jim Hall, riche héritier texan, aime la course automobile. Après des débuts sur Austin Healey puis sur Lotus, il décide de construire sa propre voiture. Diplômé d’une école d’ingénieurs, les idées de manquent pas. Après la construction de plusieurs barquettes à moteur avant ou arrière, mais toujours animées par des gros V 8 Chevrolet, il décide de venir courir les 24 heures du Mans, avec la type 2 F, qui est une évolution à carrosserie fermée de la barquette 2 E de 1966.

De la 2 E, elle conserve la coque en résine époxy, renforcée de fibre de verre. Sa carrosserie est modifiée en version fermée, plus aérodynamique. Jim a noué des relations privilégiées avec Chevrolet, le géant américain, qui lui fournit les gros v8. Autre innovation, une boite automatique, ou plutôt semi-automatique, le pilote sélectionne les vitesses. N’oublions que pas la Chaparal est américaine, pays de la boite automatique ! Un énorme aileron surmonte la voiture sur toute sa largeur, mais, en plus, cet immense panneau est mobile. En actionnant une pédale située à gauche, le pilote peut en modifier l’inclinaison donc la portance ce qui permet une grande vitesse de pointe, mais aussi un appui important en courbe. Un autre aileron, plus discret, situé à l’avant affine les réglages de l’appui.

Le type 2 E était venu au Mans en 66, équipé d’un Chevrolet de 5,3 litres. Pilotée par Phil Hill et Jo Bonnier, en 10e position après huit heures de course, elle fut contrainte d’abandonner sur panne de batterie, le règlement du Mans interdit d’en changer, ce n’est que partie remise.

En 1967, le moteur est un big block de sept litres, avec toujours l’aileron mobile. Phil Hill revient, cette fois en compagnie de Mike Spence, les compères décrochent une belle deuxième place sur la grille de départ. Seul Bruce Mac Laren fait mieux au volant d’une grosse Ford MK 7. Une deuxième voiture 2  E, conduite plus calmement, abandonnera rapidement sur problème de démarreur.

Mike Spence prend le temps de boucler son harnais et ne part qu’en 30e position. Malheureusement, l’aileron mobile reste bloqué en appui maximum. Configuration utile en virages, mais qui fait perdre plus de 15 km/h en ligne droite.

5 heures du matin, ravitaillement, la voiture est troisième, les mécaniciens découvrent une fuite d’huile à la boite de vitesses. Ils bravent l’interdiction de Chevrolet d’exposer la boite en public et au terme de trois heures de réparation, la voiture repart pour le « sport », mais abandonne définitivement, transmission hors service ! C’est l’adieu aux 24 heures du Mans.

Les Chaparals ont marqué les esprits avec leur aileron mobile qui sera adopté en Formule1.

Les 12 heures de Sebring, les 1000 km de Monza, les 1000 km de Spa, la mythique Targa Florio, les 1000 km de Nürburgring… dans chacune de ces courses, Chaparal s’est qualifié avec la pole ou en deuxième position. Malheureusement, la fiabilité mécanique n’était pas au rendez-vous et ils n’ont terminé aucune course.

L’album photo

 

 

Les premières barquettes à moteur v 8 avant.

 

La barquette 2 E qui a servi de base pour la 2 F.

 

La 2 F qui a couru au Mans et son immense aileron.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La circulation de l’air est très calculée, un panneau incliné réglable situé sous le capot avant puis l’immense aileron arrière réglable en inclinaison, sans oublier les sorties d’airs des radiateurs latéraux.

 

 

 

 

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