À la fin 1951, Alfa Roméo, titre de Champion du Monde en poche, se retire de la compétition de F1. La commission sportive internationale (CSI) qui craint d’aligner des plateaux trop pauvres ouvre le Championnat du Monde 1952/1953 aux monoplaces de F2. La réglementation prévoit des moteurs de 2000 cm3 maxi à admission atmosphérique ou 500 cc suralimentés.

Pour sa nouvelle monoplace, la F 500, Enzo Ferrari abandonne les 12 cylindres en V de la 166 F2, trop lourds, trop gourmands et qui, pour un quatre cylindres. L’ingénieur Aurelio Lampredi, ex-ingénieur aéronautique chez Reggane, dessine en seulement trois mois un quatre cylindres classique, d’abord en version 2,5 l puis réduit à 2 litres pour s’adapter au règlement. La distribution est à deux ACT, deux soupapes par cylindre, inclinées à 58°. Le moteur est tout alu avec cinq paliers, deux carburateurs Weber 50 DCOA alimentent en mélange essence/alcool (80/20). L’allumage est à double magnéto et deux bougies par cylindre. La puissance est de 170 CV à 7000 t/min avec un rapport volumétrique de 11,5. L’augmentation à 13, gongle la puissance à 185 CV à 7500 t/min. Le couple est atteint aux environs de 5000 t/min. Le moteur s’avère très robuste.

Plus léger et installé en central avant, le moteur bénéficie d’un nouveau châssis constitué de deux tubes principaux ovales de 110 mm x 55 mm d’une épaisseur de 1,5 mm. Un treillis tubulaire supporte la carrosserie en alu, la boite de vitesse à quatre rapports non synchronisés est reportée à l’arrière, collée au pont sous le siège du pilote. La suspension arrière est de type De Dion. Le train avant est à doubles triangles superposés ; la direction à boitier. Les gros freins à tambours de 350 mm de diamètre sont déportés par rapport à la roue pour améliorer le refroidissement. Les roues à rayons Borrani de 16 pouces sont équipées de pneus Pirelli ou Englebert de 5,25 x 16 ou 5,50 x 16 à l’avant et de 6, 50 x 16 ou 7 x 16 à l’arrière. Les suspensions avant et arrière sont confiées à des ressorts à lames transversales et à des amortisseurs à bras Houdaille. L’ensemble pèse 560 kg.

Les premiers essais sont effectués avec le moteur 2,5 l de 210 cv (7000 t/min).

La voiture, légère et bien équilibrée, permet à ses pilotes de dominer le Championnat face aux HWM, Gordini, Maserati, Cooper et Connaught.

La F500 est confiée aux pilotes confirmés que sont Alberto Ascari, Luigi Villorési, Pierro Taruffi ainsi que Nino Farina (ex-Alfa Romeo). Conduite par Ascari, la nouvelle monoplace remporte la première épreuve qu’elle dispute, le Grand Prix de Modène (hors championnat) le 23 septembre 1951. Elle s’impose ensuite dans tous les Grands Prix de la saison 1952, à l’exception des 500 miles d’Indianapolis aux voitures très spécialisées (six victoires pour Ascari et une pour Taruffi) et dans sept des neuf Grands Prix de la saison  1953 (cinq victoires pour Ascari, une pour Farina et une pour Hawthorn). Ascari remporte ainsi deux titres consécutifs de Champion du Monde.

En 1954, la réglementation type Formule 2 est abandonnée, les écuries peuvent à nouveau engager des moteurs de 2,5 litres de cylindrée. La F500 ne sera engagée officiellement qu’à une seule reprise (Taruffi au GP d’Allemagne 1954 où il termine 6e), car la Scuderia Ferrari la remplace par les types 553 et 625 mues par le bloc à quatre cylindres en ligne de 2498 cm3 et 260 CV (7500 t/min). La carrière sportive de la F500 ne se termine pas pour autant puisque de nombreuses écuries privées (Scuderia Centro Sud, Écurie Rosier, Écurie Francorchamps, Écurie Espadon…) l’engageront jusqu’en 1957. Les F500 « client » disputeront 11 nouveaux Grands Prix et prendront encore 15 départs. Toutefois, dépassée, la F500 ne permettra plus à aucun de ses pilotes de décrocher le moindre point, la meilleure performance sera une huitième place obtenue par le Français Louis Rosier au GP d’Allemagne 1954 et Jacques Swaters au GP de Suisse la même année.

Les caractéristiques

  • Empattement 2,16 m ;
  • voie avant 1,27 m ;
  • voie arrière 1,25 m ;
  • poids : 560 kg ;
  • Le rapport poids/puissance est de 330 CV à la tonne ;
  • la vitesse maxi d’environ 250 km/h ;
  • le 0/100 km/h en 8 s ;
  • le 400 m départ arrêté  : 14 s.

La F 500 en course

Hawthorn.

 

Merveilleuses monoplaces où l’on voit bien le pilote (Ascari) : ni harnais ou ceinture, ni arceau !

 

Belle photo d’ambiance : Hawthorn et sa F 500 en lutte avec Fangio (Maserati).

 

Leçon d’élégance au volant (Villoresi).

 

Le maître Ascari en glisse des quatre roues.

 

Villoresi.

 

 

On voit bien les énormes tambours de frein, dégagés des roues.

 

Rien de tel qu’une bonne maquette pour savoir comment est construite une voiture, c’est plus facile à retourner ! On voit bien les ressorts à lames et la boite pont arrière.

Deux superbes vues éclatées permettent de voir l’implantation de la mécanique et le châssis type « échelle », constitué de deux gros tubes ovales.

 

 

 

Dans la tradition des articles du Spirit Racer : le plan.

 

Bien sûr, il existe des répliques de la F 500.

 

Ainsi que des versions réduites.