C’est la première Renault construite, mais c’est aussi la première voiture de course Renault.

Louis Renault, passionné de mécanique, avait un caractère renfermé et solitaire, peut-être dû à de petites difficultés d’élocutions. Le bac en poche, après un cursus suivi au lycée Condorcet (où il rencontre André Citroën), il ne tente pas Centrale, comme ses parents, qui ont fait fortune dans le commerce des tissus et boutons, l’auraient voulu. Les études ne le passionnent guère. Il débute sa vie professionnelle en travaillant comme dessinateur chez Delauney-Belleville, un fabricant de chaudières à vapeur. Un domaine qui le séduit bien davantage ! En effet, dès 14 ans, il a construit un bateau à vapeur dans un petit atelier de la riche propriété familiale.

À 21 ans, après son service militaire, pour ses besoins personnels, il construit une voiture selon ses idées. Il est aidé par Edwart Richet et financièrement soutenu par son frère Marcel, qui avec son autre frère, Fernand, a repris l’entreprise familiale.

Il part d’une mécanique de tricycle De Dion Bouton (les sources divergent, celui-ci lui appartenait ou était la propriété de ses parents). C’est un monocylindre de 198 cc et 0,75 CV, le châssis est en tubes brasés. Le moteur passe à l’avant et Louis crée une transmission à trois vitesses. Un arbre à cardan transmet la puissance au pont arrière équipé d’un différentiel. C’est une première, il obtient les brevets.

À son volant, il grimpe facilement la rue Lepic dont la pente à 13 % est célèbre. Ses amis sont enthousiastes et sa démonstration lui ramène douze commandes.

Puis, la société des frères Renault est créée, Louis est salarié, ses frères en sont les administrateurs.

 

Louis Renault : 12 février 1877 – 24 avril 1944.

 

L’atelier de Louis dans le jardin familial. Aidé par Edwart Richet, un copain de régiment, il y construit sa première voiture.

 

L’atelier dispose d’un tour, d’une perceuse à colonne entrainée par courroies, d’une forge.

 

Comme beaucoup de constructeurs de l’époque, Louis ne rechignait pas à mettre les mains dans le cambouis.

 

Plans de construction

 

Le plan de la boite de vitesses, à trois rapports. C’est le premier brevet de Louis, qui lui assurera de bons revenus.

Le châssis tubulaire, en D ; le pont arrière en H, l’arbre à cardans, innovation de Renault.Les suspensions sont des ressorts à lames. Le diamètre des roues est différent à l’avant et à l’arrière.

 

 

Le moteur De Dion

 

Le châssis sur roues, on est loin des formules 1 actuelles et de leur garde au sol millimétrée. Le moteur De Dion Bouton a une cylindrée de 198 cc et développe 0,75 CV.

 

Rapidement, Louis opte pour un moteur de 270 cc, encore un De Dion Bouton, toujours monocylindre, qui cette fois développe 1,75 CV à 1800 t/min (une Mob de 45 cc actuelle développe entre deux et trois CV)

  • Empattement : 1,10 m ;
  • longueur : 1,90 m ;
  • voie avant, 86 cm ; arrière, 93 cm ;
  • largeur : 1 m ;
  • hauteur : 1,40 m ;
  • roues : 6,5 et 7,50/65 ;
  • poids : 250 kg ;
  • 32 km/h ;
  • 71 exemplaires fabriqués en 1899 ;
  • prix estimé actualisé : entre 150 et 200 000 €.

 

La type A est une toute petite voiture ; le conducteur est assis très haut.

 

 

La carrosserie est dite tilbury, nom d’un carrossier anglais, constructeur de voitures hippomobiles. Une version entièrement fermée sera construite, ce qui est également une première.

 

 

 

 

 

 

 

 

La manivelle sert à la mise en route du moteur. Le chauffeur n’a pas besoin de descendre de voiture, une seule pédale commande l’embrayage. Quant au freinage ?

 

Louis est le constructeur, mais est aussi pilote de course sur ses voitures, tout comme, plus tard, les Cooper, Brabham, Mac Laren, Courage et beaucoup de constructeurs amateurs.

 

Louis Renault et sa femme Christine. Ils auront un fils, Jean-Louis.

 

Débuts de l’automobile et femmes au volant. Pour quelles raisons, cette pratique a-t-elle un temps disparu ? Mystère ? Oh, c’est vrai, il fallait garder les enfants…

 

Plus de 80 voiturettes construites, cinq répliques sont refabriquées dans les ateliers Renault ; elles servent aux différentes expositions et célébrations ; l’une d’entre elles est électrique.

 

Résultats en course

1er, Paris-Ostende, 1989.

1er, Paris-Rambouillet, 1989.

TYPE C

La type C, commercialisée en avril 1890, fabriquée à 179 exemplaires.

La cylindrée de son moteur De Dion Bouton monocylindre est de 450 cc, sa puissance, 3 CV.

Le châssis est agrandi, avec un empattement de 1,50 m et une largeur totale de 1,20 m.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Version course

Allégée avec une carrosserie en aluminium, des renforts d’essieux, la suppression de la marche arrière, freins modifiés.

Pont de 32 dents au lieu de 14 et moteur 3,5 CV.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réplique à moteur électrique, construction en bois et plans disponibles sur buggies. builtforfun.

Version à l’échelle 3/4, roues de vélos de 20 et 26  », propulsion électrique.

 

Pourquoi ne pas faire renaître cette page de l’histoire automobile en fabriquant des inspirations, animées par un petit moteur thermique ou électrique, de petites dimensions pour un transport facile, de grandes roues à rayons de motos en 17 et 14  pouces. Un simple châssis tubulaire, construit selon le principe des cyclekarts, mais pour un usage de « parades expositions » capable d’emmener pour un tour de parking ou un gymkhana deux personnes (habillées en 1900). Ce n’est pas pour de la vitesse, pour cela, les racers sont plus adaptés.

Ci-dessous, un croquis et quelques cotes, c’est un tout petit quadricycle de 1,80 m de long et 1,10 m de large, un moteur de 4/5 CV industriel avec embrayage automatique. Il peut être monté soit sous la banquette ou à l’avant. La transmission se fait par chaîne. On peut aussi recycler un petit quad, en adaptant les roues de motos sur les essieux.