Vingt-deuxième édition de la montée de Bona organisée par les Dingos Gordos Nivernais. Deux membres du Spirit Racer Club à bord d’une Caterham l’ont vécu pour nous, les impressions de François Bélorgey.

« Mais où donc se situe Bonna ?

Entre la mitterrandiste Château-Chinon et Nevers, presque sur la route de Magny-Cours.

Après une longue l’interruption, c’est une équipe de passionnés qui a “rallumé le feu” de cette course de côte, épreuve très appréciée dans les années quatre-vingt. L’association se nomme Les Dingos Gordos Nivernais (https://dgn58.fr). Comme l’intitulé le revendique, ils sont un peu frappés — comme le sont tous les passionnés du sport automobile — et ils organisent, sur une jolie route dans les bois du Morvan, la montée historique de Bonna.

Sur les quatre-vingts participants, soixante roulent avec la mécanique de Billancourt, mais pas sectaires, ils acceptent quelques Simca, Porsche, Peugeot et Lotus. Toutes les Gordini de la région prenaient le départ. La 8, la 12, même la Dauphine. Les Berlinettes version Monte-Carlo ont enchanté les nombreux spectateurs, assis dans les fraîches fougères. Une jolie Martini MK4 du début des soixante-dix, conduite par un ardent pilote d’époque, suscitait l’intérêt des aficionados de la côte. Un petit défaut sur la Martini construite par Tico à quelques kilomètres de Bonna : un moteur Ford Kent avait remplacé le 1255. Mystère !

Le Spirit Racer avait délégué deux de ses “militants” : Jean-Philippe, du circuit de l’Auxois-Sud, qui avait posé un congé exceptionnel et votre serviteur. La double monte, autorisée dans certaines épreuves, permet de se partager le bolide, en l’occurrence ma Caterham Seven au capot jaune. La route glissait, car le goudron fondait, mais les dérapages enthousiasmèrent le public. Les montées historiques sans chrono sont des moments de rencontres où chacun n’est pas avare d’anecdotes.

Un spectateur :

  • “Et dire que j’ai vendu ma R8 Gordini pour acheter un canapé en 1972, mon épouse ne voulait plus entendre parler de rallyes.”

Je répondis sur le ton de l’humour :

  • “il fallait changer de femme.”
  • “Je l’ai fait, mais c’était après”, me rétorqua-t-il !

La Caterham, qui rase le bitume, attire les enfants et je propose souvent de mettre le gamin au volant. Les parents dégainent le portable et, dix minutes plus tard, la photo arrive sur le téléphone de la grand-mère à cinq cents kilomètres de là.

À participer à une montée historique, on ne gagne rien hormis et, c’est peut-être l’essentiel, des moments de partage. Si certains parlent de football et de Mbappé, nos conversations, elles, roulent autour des rallyes et les noms de nos héros restent Andruet, Darniche, Pescarolo et notre SEB.

Les dingos, surtout ne changez rien, nous sommes déjà inscrits pour 2024. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci à François et à Jean-Philippe.
Photos : Jean-Phi, Dingos Gordos.