Vendredi 8 décembre sur le circuit de l’Auxois-Sud, roulage et réglages de la Peugeot 104 de Didier. Explications.

Il y a quelque temps, je roulais avec un petit coupé 104 style Z, un copain me dit : « j’ai une Z comme la tienne, de la même couleur. Elle est pourrie, mais si cela t’intéresse je te la donne. Tu pourras récupérer des bricoles. » Après un chargement (et un déchargement) difficile sur un plateau, les freins sont bloqués ; la 104 atterrit en ornementation pas vraiment florale sur la pelouse de Joëlle !

Didier, membre de la race des pilotes/cambouis, pas ceux qui paradent, mais ceux qui font tout eux-mêmes, un pur et dur donc, s’y intéresse et l’emmène chez lui. L’expertise commence, ouille, il y a du boulot ! Le plancher est pourri, les trains roulants sont bloqués. Quelque temps plus tard, le plancher est entièrement refait, des amortisseurs filetés de récupération sont posés, le moteur est déposé et nettoyé. Un bon lavage, et la carrosserie brille de mille feux (de loin). Le but de Didier : faire du rallye historique avec cette petite boite à chaussures, mais en respectant la réglementation bien compliquée, différente selon les années de référence.

Petit à petit, l’épave reprend des allures civilisées. La remise en route s’avère difficile, remorquage, tirage, toussotements, bafouillages. Mais l’engin finit par revivre. Deux beaux baquets et harnais sont posés. Les trains sont réglés au pifomètre et un premier petit roulage a lieu fin novembre.

 

Il y a pire comme résultat, ou notre optimisme nous fait voir la mécanique en rose.

En début d’année, je me suis offert un forfait de roulage sur le circuit. Je propose donc à Didier de lui faire un premier déverminage. Après avoir consulté les augures météorologiques, une fenêtre est ouverte le 8 décembre. C’est décidé, on en profite. Me voilà pilote de développement du Didier Racing Team, le rêve ! Rendez-vous à 9 heures chez Didier, le boss du team, chargement de la bête de course, après le café croissant, à 10 heures, nous sommes au circuit. La toujours souriante Emma nous accueille, au loin, les éoliennes brassent la brume.

Installation dans le box à l’abri, sol cimenté, prises de courant, compresseurs, c’est le luxe, que dis-je… le grand luxe, le paradis, le nirvana !

Pression des pneus, niveau d’eau et d’huile, petite vérification de parallélisme, réglage de ralenti (difficile, les vis de richesse n’agissent pas). Je découvre la position de conduite spéciale Didier, très basse et… loin des pédales. Tant pis, demain ce sera courbatures !

 

Les excellents Nankang, mais il n’y en a que deux.

On roule un peu, le train avant glisse et l’arrière est scotché au sol, même en lever de pied en courbe. Ce n’est pas rapide, on n’accélère pas à fond. La butée d’embrayage hurle, les freins font correctement leur travail, le moteur est creux, nous aussi ! C’est le moment d’une petite pause bien sympa sur fond de galettes bretonnes préparées par Didier le chef étoilé, qui habite à deux pas.

 

Installation au top, le circuit peut mettre à disposition des box.

Retour en début d’après-midi. Nous inversons les pneus, les bons Nankang passent à l’avant, les vieux Michelin X de 30 ans d’âge migrent à l’arrière. Vérification de la pression avant et arrière, nous tentons de régler les deux carbus. Contrôle de l’avance à la lampe, puis, au pif, on tourne un peu le delco. C’est un peu mieux. Pour l’accélérateur, il faudra refaire la commande. Je me cale dans le baquet avec le blouson et un vieux pull à col roulé.

 

 

Magnifiques baquets, mais la photo est floue.

Le comportement de la 104 a changé, le train avant à toute son adhérence, mais, cette fois, c’est l’arrière qui se balade joyeusement. Quelques beaux travers et un magnifique tête-à-queue pour conclure. Didier l’intrépide se marre au fond de son baquet : « allez, vas-y, vas-y ! »

L’après-midi passe très vite, l’heure du rangement arrive, chargement sur la remorque, balayage, nettoyage, merci à Emma pour son accueil. Nos voisins, un sympathique équipage suisse également venu régler leur voiture, repartent pour quatre heures de route. Ils sont enchantés et reviendront.

Nous sommes ravis de notre journée de vacances, débriefing : Didier va acheter deux pneus neufs et se plonger dans le réglage des carbus et du moteur. Il doit aussi poser l’arceau réglementaire et une petite déco « course ». Quelqu’un n’aurait-il pas des carbus et un moteur de 104, par hasard ? Le moteur est un 1120 à deux carburateurs simple corps.

 

Le moteur de notre monstre, nettoyé, astiqué, poli, les filtre a air (des passoires a thé) sont en partie déposés, et cette vis de richesse qui n’agit pas

Un autre roulage et un proto supplémentaire sont prévus avant le vendredi 22 décembre, jour de fermeture et du repas de Noël de nos complices du circuit.

Tout savoir sur le circuit de l’Auxois-Sud.