Pour le rendez-vous du mois de mai à Bel-Air la Rochepot, le Club AOC Beaune a choisi de fêter les 70 ans de la 203. Cette brave berline indestructible est aussi une grande sportive. Retour sur ses exploits en rallye et sur circuits.
C’est au Salon de l’auto d’octobre 1947 que Peugeot présente la future 203, appelée à remplacer la 202, conçue avant la Deuxième Guerre.
Son moteur est de conception moderne : chemises amovibles de 1290 cm3 (super carré 75×73), 42 cv, culasse hémisphérique en Alpax, conçue par MR Chamuzeau. Ses soupapes inclinées en V sont commandées par culbuteur depuis l’arbre à cames qui est dans le bloc. Sa bougie centrale, volontairement bridée par un taux de compression très bas (6,8/1) et un carburateur Solex 32 PBIC se prêtent bien aux gonflages et à la pose d’un compresseur volumétrique, opération courante dans ces années là. Tout l’art est d’augmenter la puissance de ce petit 1300 de 45 CV, jusqu’à la doubler pour les meilleurs.
La boite de vitesses, qui restera son point faible, est à quatre vitesses (1re non-synchro et 4e surmultipliée) et commande au volant. Les trains roulants sont plus classiques, dans la tradition Peugeot, avec un train avant à roues indépendantes et ressort à lames transversales. Les amortisseurs à leviers font fonction de triangles supérieurs et la direction est assurée par une excellente crémaillère. Le pont arrière, rigide, est suspendu par des ressorts hélicoïdaux et guidé par une barre Panhard.
La 203 abandonne le châssis « échelle » pour une caisse monocoque. Très tôt, des carrosseries d’origine, dont le dessin est inspiré de la Lincoln Zéphyr américaine, ont été modifiées, allégées par des éléments en aluminium, surbaissées aussi par l’abaissement du pavillon… c’est le top chop.
Des barquettes artisanales ont été fabriquées, mais le moteur amélioré fut aussi monté dans des monoplaces de formules Junior.
La 203 en course
La Peugeot 203 remporte le Liège-Rome-Liège en 1950, une course d’envergure internationale dont le surnom est « Le Marathon de la route ». D’autres succès s’enchaînent dont la Coupe des Dames au Rallye de Monte Carlo en 1951 ainsi que celle du Tour Auto 1951 et le Rallye des Mille Lacs (Finlande), en 1952. En 1955, la Peugeot 203 inscrit de nouveau à son palmarès le Liège-Rome-Liège. Et la liste des victoires obtenues est encore longue…
La 203 en raid
Les préparations moteurs
Mais, au Spirit on aime les monoplaces ! Le moteur Peugeot, réduit à 1092cc, donnait 94cv à 6800 t/min, installé dans des formules Junior. On peut se demander pourquoi il ne fut pas plus utilisé, sa culasse était mieux dessinée que celles de Fiat ou de Ford ! Je n’ai trouvé ni explication… ni palmarès !
La revue Gazoline a édité des guides complets de restauration sur la 203, bien pratiques pour ceux qui n’hésitent pas à mettre les mains dans le cambouis.
L’aventure Peugeot commercialise les pièces détachées pour toutes les Peugeot et Citroen