Le début de la légende Matra : Matra ou Mécanique Aviation TRAction, marchand d’armes spécialiste des missiles « récupère » les automobiles Bonnet et son service course. Jean-Luc Lagardère, le directeur, décide d’investir dans le sport automobile qui, à cette époque, a le vent en poupe. En 1964, c’est la création de Matra sport, vitrine de l’entreprise qui veut faire oublier son image de marchand de canons.

Ignorant tout du sport automobile, Lagardère est persuadé que les 24 heures du Mans sont une course de monoplaces ! Heureusement, il a l’intelligence de s’entourer de gens compétents :

  • Jacques Hubert ancien de R. Bonnet, d’Elina et d’Alpine ;
  • Paul Carrillot, chef de projets ;
  • Philippe Guedon (le concepteur de l’Espace), ancien de chez Simca ;
  • Claude le Guezec, directeur sportif.

Parti d’une feuille blanche, conçue en trois mois seulement la MS 1 est dotée d’un châssis coque ; quatre exemplaires sont fabriqués. Les deux premières en acier riveté (3000 rivets), la soudure par points est même envisagée, la coque, en acier, pèse 70 kg en acier. Pour les deux autres, ce sera l’alu, avec un poids de 50 kg avec une conception inspirée des techniques aviation. Les flancs sont enduits de résine souple pour constituer les réservoirs. Les portes-moyeux proviennent de la F 3 étudiée chez R. Bonnet par J. Hubert.

La construction débute fin février 1965 sous la direction d’André Legan. Après quelques essais à Montlhéry, les voitures sont engagées à Monaco le 29 mai 1965.

On achète les meilleurs moteurs Ford, Holbay et Cosworth. Trois monoplaces sont confiées respectivement à Éric Offenstadt, Gérard Jaussaud et Henry Pescarolo et, après beaucoup d’hésitations, la dernière l’est à Jean-Pierre Beltoise, qui se relève d’un grave accident.

Rappelons le règlement de la F 3 de 1964 à 1970 : utilisation d’un moteur dérivé d’une voiture de série de 1000 cc, empattement mini 2 mètres, poids maximum, 400 kg.

Les voitures ne sont pas sans défauts, problèmes de refroidissement, les vibrations cassent les supports moteurs, les cardans vibrent, elles sont trop survireuses. Offenstadt, en désaccord, claque la porte.

Les voitures fabriquées (source Autodiva)

  • MS 1/MS 2 : Formule 3-1965, moteurs Ford-Cosworth (998 cm3-98 ch), quatre exemplaires.
  • MS 5 : Formule 3-1966, moteurs Ford-Cosworth (998 cm3-106 ch), six exemplaires. Châssis en alliage léger.
  • MS 6 : Formule 3-1967, moteurs Ford-Cosworth (997 cm3-120 ch), trois exemplaires.

Palmarès Formule 3 : 1965-1968 (78 courses, 44 victoires, dont 25 sur 34 en 1967).

  • 1965 : Reims, Cognac (Beltoise), Montlhéry, Albi (Jaussaud)

Championnat : 1er Beltoise, 2e Jaussaud.

  • 1966 : Monaco (Beltoise), Reims (Fenning), Montlhéry (Coupe de l’USA), Magny-Cours (Pescarolo), Nogaro, Montlhéry (Coupe du Salon) (Jaussaud), Montlhéry (ACIF), Le Mans, Montlhéry (Coupe de Paris) (Servoz Gavin)

Championnat : 1er Servoz Gavin, 2e Jaussaud

  • 1967 : Buenos Aires, Mar del Plata, Cordoba, Buenos Aires (Beltoise), Pau, Montlhéry, Magny-Cours, Dijon, Dax (Jaussaud), Nogaro (Weber), Barcelone, Monaco, La Châtre, Montlhéry-ACIF, Rouen, Magny Cours, Nogaro, Zandvoort, Albi (Pescarolo), Montlhéry-Coupe de Paris, Montlhéry-Coupe du Salon, Albi (Vidal), Reims, Le Mans, GP du Danemark (Jabouille).

Championnat : 1er Pescarolo, 2e Jaussaud, 3e Vidal, 4e Jabouille

  • 1968 : Montlhéry-USA, Magny Cours, Dijon, Montlhéry-ACIF, Montlhéry-Coupe de Paris (Jabouille), Rouen (Potocki)

Championnat : 2e Jabouille

 

 

Structure de la monocoque, sur cette photo, le châssis est posé à l’envers.

 

La coque et ses 3000 rivets.

 

L’atelier.

 

Plan des triangles avant.

 

Plan de maquette signé Heller.

 

Crémaillère de direction.

 

Interdit aux grands pieds et aux palmes.

 

La biellette de direction est pile dans l’axe du triangle supérieur à basculeur.

 

Le couple avant.

 

Le berceau moteur, en dessous, les spaghettis d’échappement.

 

 

 

 

Pas grosses, les vis de fixation du volant ! Zone rouge compte-tours à 9700 t/min.

 

Moteur Cosworth à admission verticale et boite de vitesses HW, ici avec ses flectors en caoutchouc.

 

Monaco, le nez de la Matra de J.-P. Jaussaud est raccourci pour améliorer le refroidissement.

 

J.-P. Jaussaud.

 

J.-P. Jabouille en séance d’essais : à noter le carbu horizontal.

 

J.-P. Beltoise à Montlhéry.

 

Retrouvailles entre J.-P. Beltoise et sa F 3, peu de temps avant sa disparition.

 

 

Big Pesca.

 

 

 

 

Ambiance au circuit des Essarts (Rouen) et la Goelette du service course, pas encore de Motorhome.

 

Parc coureur et gazon.

 

Le musée Matra à Romorentin, un lieu à visiter.

Source à visiter : le forum Autodiva avec un gros sujet sur les Matra. Photos Gurney Flap.