Concevoir une voiture de course avec deux moteurs : un vieux fantasme qui n’a que rarement bien fonctionné. En 1935, Ferrari s’y est risqué !
1935, les voitures de course allemandes, aidées par le gouvernement de l’époque, dominent les courses automobiles de formule libre. Le dictateur du pays d’à côté aimerait en faire autant. Mussolini convainc alors Alfa Romeo de relever le défi. Enzo Ferrari, directeur du service course, décide d’installer un deuxième moteur, derrière le pilote, sur le châssis de l’Alfa type P 3. L’ingénieur L. Bazzi développe le monstre en seulement quatre mois. Les huit cylindres en ligne de 5,8 l de cylindrée totale développent 500 CV. Une seule boite de vitesses et un embrayage transmettent la puissance aux deux roues motrices arrière.
Trois 16 C sont engagées au Grand Prix de Tripoli en 1935. Conduites par T. Nuvolari, L. Chiron et R. Sommer, elles terminent respectivement 4, 5 et 6e, loin derrière les imbattables voitures allemandes. La 16 C se révèle instable en ligne droite et délicate en virage !
La cylindrée totale passe à 6,3 l et 540 CV, mais avec un couple plus exploitable, mais rien à faire ! T. Nuvolari préfère l’ancienne P3, moins vicieuse, avec laquelle il gagnera encore quelques courses. Avant le stockage définitif des voitures, le record de vitesse du kilomètre lancé est battu par Nuvolari, 321 km/h.
Les Plans et dessins.
Les détails grâce aux maquettes.
D’autres constructeurs construiront des bimoteurs, souvent à quatre roues motrices :
- VW avec la Golf à deux moteurs
- Audi en TT
- une 205 à deux moteurs 405 MI 16 en Espagne
- Austin dans des Mini
- Lancia dans une Trevi
- le Belge Muchang dans sa R 4 spéciale rallye TT
- la célèbre 2 CV bimoteurs « Sahara » et ses incroyables câbles de commande d’accélérateur.
Quelques camions utiliseront cette solution compliquée et lourde.
En autocross et courses de côte, on trouve des bimoteurs à moteurs de motos installés côte à côte et transmissions par chaines. Pour des records de vitesse, des doubles moteurs d’avions ont été utilisés, sans oublier la Duesenberg de 1920 qui pour atteindre les 250 km/h avait positionné deux moteurs côte à côte.