En 1948, Talbot Lago présente sa monoplace T 26 C qui remplace la T 150 C de 1936. Sa conception en reprend les principes, moteur six cylindres en ligne, châssis à longerons type échelle, lames de ressorts avant et arrière, moteur à l’avant et pont rigide. Elle est loin d’être révolutionnaire, mais sa faible consommation (par rapport aux autres monoplaces) permet 500 km d’autonomie et évite les arrêts ravitaillements, obligatoires pour ses rivales.

Suite à cet article sur les Talbot nous avons reçu un courriel du petit fils de Philippe Etancelin, auteur d’un énorme livre de mémoires de son grand-père, édité à compte d’auteur, c’est un livre exceptionnel, il reste quelques exemplaires disponibles  :  andre.etancelin@wanadoo.fr

 

Philippe Etancelin (1896 -1981) avec sa légendaire casquette retournée a participé à 12 GP de F1 de 1950 à 1952, le dernier à l’âge de 55 ans, il a aussi gagné les 24 h du Mans en 1934.

 

Le livre.

 

Au  volant des Talbot, Louis Rosier se classe 4e au Championnat du monde de F1 et en fait la première F 1 Française classée au Championnat du monde. Cocorico ! Douze châssis seront fabriqués.

 

Signé F. Chenard.

 

Silhouette mythique des monoplaces des années cinquante, moteur avant, long capot, cockpit très échancré, « cul pointu » et appuie-tête, longs tuyaux d’échappement, roues à rayons, gros freins tambours en alu, tout y est ! ça a quand même de la gueule

 

La T 26 C évoluera peu pendant sa carrière et participera à une douzaine de GP.

 

Sommer, Chiron, Rosier, Giraud Cabentous, Ph. Étancelin, Raph, Levegh, Mairesse, Louveau, Claes, Pilette, etc. la conduiront.

 

 

 

En 1949, Louis Rosier gagnera le GP de Belgique et Chinon celui de France.

 

Ph. Étancelin, célèbre pour sa casquette posée à l’envers, visière vers l’arrière ! Pas de casque pour Phi Phi en légère glisse devant une Era anglaise.

Giraud Cabentous devant une Maserati.

 

Magnifique photo de Ph. Étancelin en pleine accélération, patinage et volonté.

 

Pilotage assez physique pour ces monoplaces à moteur avant.

 

G.Mairesse avait la réputation d’être un pilote spectaculaire. Ici sur des pavés mouillés, pas maladroit le Guy  !

 

Louis Rosier et la position de conduite de l’époque, pilote assis droit, bras repliés sur un volant de grand diamètre. Le poids du moteur sur les roues avant, les grandes roues de 16 ou 17 pouces et les réactions du train avant exigeaient une certaine force.

 

Bras croisés de Louis Chinon.

 

Le Belge Claes.

 

Chiron, circuit de Reims.

 

Mélange des genres entre le frêle Racer à moteur de moto arrière au premier plan et les deux F1 à moteur avant.

 

Le baiser du vainqueur.

 

Les résurrections

Les Talbot sont appréciées en courses historiques.

 

 

Propulsion, pont arrière rigide et pneus durs = survirage à l’accélération.

 

 

 

Talbot T26 1950, voiture du Mullin Museum.

 

 

 

 

 

 

 

Jaune, couleur nationale des Formules belges

 

L’intérieur

Volant à quatre branches, typique des Talbot.

 

Grand compte-tours et multiples cadrans.

 

Commande de boite de vitesses présélective Wilson (c’est marqué dessus), quatre vitesses avant, un point mort et un inverseur. On positionne le levier sur le rapport désiré, un appui sur l’embrayage et hop la vitesse passe. Pour rétrograder, c’est l’opération inverse, un inconvénient, le poids de la boite de vitesses.

Moteur

Beau moteur six cylindres en ligne, tout alu, conçu dans les années trente par W. Becchia.

Pas de compresseur et différents types de carburateurs, il évoluera en double allumage et culminera à 280 CV.

 

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier coup d’œil, ce n’est pas un double arbre à cames en tête, mais un culbuté.

 

Culasse à soupapes en V et bougie au centre, gage d’un bon rendement. Sa faible consommation par rapport à ses rivales diminue le nombre des ravitaillements. Les arbres à cames sont logés dans le bloc moteur en aluminium et commandent les soupapes par des culbuteurs.

 

Châssis

Ils sont assemblés à l’usine de Suresnes, en région parisienne.

Classique châssis à doubles longerons de type échelle, suspensions par lames de ressort, gros tambours de frein en aluminium et moyeux Rudge.

 

Grâce aux modélistes, on peut voir les détails du châssis, suspension « rustique » par ressorts à lames.

 

Pont décalé à droite, pour baisser au maximum le siège du pilote.

 

 

Le train avant à roues indépendantes, lame de ressort inférieure, amortisseurs à bras, beau triangle supérieur caréné et pourvu d’un réglage de carrossage par excentrique (de cheval pour voir s’il y en a qui suivent !).

 

Les plans

 

 

Caractéristiques.

Moteur six cylindres en ligne, tout aluminium, 4482 cc, 93 x 110 mm, compression 11 à 1, carburant alcool, 280 CV à 5000 t/min.

Carrosserie aluminium, poids 950 kg, empattement 2,50 m, voie avant 1,377 m, arrière 1,308 m.

Vitesse maxi 270 km/h.

Autres versions

 

En 1950, José Meffret dépasse les 175 km/h derrière la Talbot modifiée. Notez la taille du pignon de pédalier et le micro qui permet aux deux protagonistes de communiquer !

 

Sur le même châssis, une version biplace est aussi fabriquée, la T 26 GS à son volant, les Rosier père et fils remportent les 24 heures du Mans en 1950. La légende dit que Louis Rosier aurait conduit 23 heures, ne laissant le volant qu’une heure à son fils.

 

 

Joli dessin, malheureusement pas signé.

 

Louis Rosier à l’arrivée des 24 heures du Mans.

 

Autres Talbot

 

Évolution en barquette pour les 24 heures du Mans, le règlement stipule que les ailes doivent être incorporées au capot et au reste de la carrosserie.

 

 

Jolie barquette à carrosserie unique.

 

 

La Baby, équipée de différents moteurs, allant du quatre cylindres au V 8, en passant par le six en ligne.

 

Sublime carrosserie « goutte d’eau », le chant du cygne de la carrosserie française.

 

Les dernières Talbot.

Beaucoup de pilotes en herbe ont joué avec celle-ci, si vous en faites partie, votre témoignage, vos souvenirs en cliquant sur répondre en bas de page !