Le père Noël, qui connaît mon intérêt pour les Racers 500, m’a gentiment offert, via ma carte bancaire, Racer 500, l’aventure française de Catherine Debuire, publié par les éditions de l’autodrome. Je n’ai pas été déçu et l’ai lu avec beaucoup de plaisir.

Jusque là, on ne trouvait pratiquement rien sur ce Racer 500 Debuire, hormis un petit descriptif dans le livre L’épopée française des Racers 500 de F. Jolly et dans La bible du Racer 500 d’H. Julien. Rien par contre sur le site 500 owner, mais la parution de ce livre a tout changé ! Écrit par la fille de Jean Debuire à partir des souvenirs et archives de la famille, cet ouvrage nous permet de revivre l’épopée de ceux qui ont relancé le sport auto au lendemain de la Seconde Guerre, une époque où beaucoup de pilotes amateurs construisaient eux-mêmes leurs voitures de course.

Nous ne survolerons que de la partie technique de la construction du Racer. Pour en savoir plus sur le palmarès, le récit des courses, les descriptions d’autres Racers méconnus, je vous renvoie aux différents chapitres du livre qui leur sont consacrés. Vous pourrez ainsi revivre cette formidable aventure qui débute en mars 1949. Jean, alors dessinateur d’études, commence celles de son Racer, avant de se lancer dans la construction, aidé par son frère Paul. Seule la fabrication de la carrosserie en aluminium sera externalisée. Le Racer fait ses premiers tours de roue le 2 mars 1950, puis il participe à de nombreuses courses en France et à l’étranger, ce jusque 1953. Vous découvrirez également les excellentes relations avec J. Bernardet, qui a fait beaucoup pour le mouvement français du Racer 500.

Le Racer Debuire

C’est une monoplace, assez spacieuse, propulsion à moteur avant Zundap RS 600 ramené à 500 cc, deux cylindres à plat refroidis par air, la boite vitesses à quatre rapports avant et pas de marche arrière. Le Zundap sera ensuite remplacé par un BMW R 51/2, accouplé par une entretoise spéciale à une boite de Simca 5 à quatre vitesses, plus une marche arrière.

Tubulaire, le châssis est en chrome molybdène de 38 x 42/36,5 x 38 mm. Il pèse 39 kilos. Les quatre roues sont indépendantes, les freins hydrauliques, la direction à crémaillère.

L’empattement est de deux mètres pour une longueur totale de 3,20 m. Les voies mesurent 1,30 m ; la hauteur totale est de 80 cm. Le Racer pèse 310 kilos, ce qui est un peu lourd comparé aux 250 kilos des DB ou aux 225 kg d’une Cooper. Le prix de revient est de 618 000 francs de l’époque, dont 20 000 rien que pour la carrosserie. Pour mémoire, un Racer DB prêt à courir en coûtait 750 000.

Quelques photos de l’ouvrage.

 

Premiers plans, pensés d’abord en 750 cc, puis modifiés pour correspondre au règlement des Racers 500.

 

Les premiers croquis, d’autres figurent dans le livre.

 

Jean Debuire a tenu une « comptabilité » précise.

 

Plans de châssis, études des efforts, mais aussi factures.

 

Ce livre est l’occasion de revivre les courses des années cinquante, mais aussi de découvrir d’autres Racers tels que Serval, HP, Volpini, HPN, Berte, Staride, Arnott, Cousy, BEC, APL, Emeryson, Beels, Monopoleta, Julien, Delanne, Bossaert, Gaillard, JBS, Bernardet, etc.

 

Premiers tours de roue du Racer Debuire.

 

Qu’est devenu ce Racer ? Malgré de nombreuses recherches, Catherine Debuire n’en a pas retrouvé la trace. Quelqu’un va-t-il se lancer dans la fabrication d’une réplique sur la base d’un moteur moto BMW ?

Quelques ouvrages sur les Racers 500 français : Racer 500, l’aventure française, L’épopée française des « Racers 500 » de Francois Jolly, GP de Monaco F 3 de Jean Delannoy, la Bible du Racer d’Henri Julien (introuvable), les bulletins Racer 500 de l’AGACI.
Vous avez aussi toute la littérature anglaise sur les Racers 500, mais elle est écrite… anglais ! Dur, dur, si vous êtes restés au niveau de My Tailor is Rich en classe de sixième !