Un châssis unique et un dessin de carrosserie sublime pour cette magnifique Maserati.
Maserati Tipo 60
En 1958, Maserati frôle la faillite. Certes, les routières se vendent bien, mais l’activité de machines-outils vient de subir un gros impayé ! Même si, en 1957, grâce à Fangio, le titre de champion de F1 est tombé dans l’escarcelle de l’entreprise, les programmes doivent être arrêtés, la F1 abandonnée ! En sport proto c’est différent, Maserati continue.
La première Maserati Birdcage est la Tipo 60. L’ingénieur Giulio Alfieri se charge de la conception, et envisage un châssis monocoque, mais Maserati n’est pas équipé pour le construire et la sous-traitance coûte trop cher. Par ailleurs, les châssis de Maserati ont déjà évolué. Sur le type A6 GCS, les gros tubes des châssis « échelle » sont abandonnés au profit de structures multitubulaires. Pour la BirdCage Alfieri va plus loin et choisit d’utiliser de tout petits tubes en chrome-molybdène pour créer une structure extrêmement complexe. Elle bénéficie cependant de deux énormes avantages : une rigidité exceptionnelle et une légèreté extrême (ce châssis ne pèse que 35 kg). La contrepartie, une mauvaise accessibilité pour les mécaniciens !
Pour la partie mécanique, Alfieri puise dans le stock de pièces existantes, récupère les trains roulants de la F1 250 F. Les tambours des freins sont remplacés par des disques, ce qui génère un double gain : meilleure efficacité et allègement.
Le moteur est placé en position centrale avant, devant le conducteur. C’est une version améliorée du quatre cylindres en ligne deux litres à arbres à came en tête de la 200 SI. Modernisé, alimenté par deux Webers double-corps, il développe 200 chevaux. Afin d’abaisser au maximum le centre de gravité, on l’incline de 45°, ce qui optimise la répartition des poids. L’arbre de transmission renvoie vers la boîte située à l’arrière, juste devant le pont. Grâce à une aérodynamique poussée, la vitesse maxi atteint 270 km. Dès sa conception, la voiture intègre le pare-brise qui devient obligatoire au Mans.
La carrosserie en aluminium épouse au plus près les ensembles mécaniques. C’est une évolution de la carrosserie A 6 GCS. Différentes versions sont fabriquées, arrières plus ou moins longs, capots avant plus ou moins plongeants, les pare-brise sont différents aussi.
La Tipo 61
Vingt et une Birdcage sont assemblées et vendues pour la plupart aux États-Unis. Comme le deux litres n’intéresse pas les Américains, seuls les six premiers modèles sont équipés du « petit » quatre cylindres (Tipo 60). Les quinze autres exemplaires reçoivent le 2,9 litres de 250 CV (Tipo 61), 285 km/h de vitesse maximale. Les deux litres s’illustrent dans le Championnat d’Europe de la montagne. Quant aux 2,9 litres, ils disputent le Championnat du monde des voitures de sport (trois litres).
La Tipo 63 de 1961
Changement radical : le moteur passe à l’arrière, les quatre roues sont indépendantes, le moteur le 2,9 litres est celui de la 61. Le châssis reste toujours un assemblage de petits tubes dans le style de la 60 et 61.
La Tipo 64 de 1962
On la surnomme « Super Cage », les petits tubes du châssis sont en aluminium plus léger, le moteur, un V 12, est toujours installé en position centrale arrière.
Tipo 65, saison 1965
Le châssis de type Tipo 63 est renforcé pour recevoir des trains roulants plus gros ; des pneus plus larges. Le moteur est un V8 de 5 litres, de 430 CV, prévu pour les 24 heures du Mans. Ce sera la dernière grande course internationale de la Maserati Birdcage. Place ensuite aux courses historiques et aux reconstructions.
L’album photo des Birdcage et de ses différentes versions de carrosseries, plus ou moins longues, avec des pare-brise plus ou moins enveloppants.
Le châssis Birdcage
La solution ? En construire une, comme l’explique François Chassaing dans son livre Carnets de rêves, carnets d’atelier ou la réalisation d’une Maserati Birdcage, aux éditions du Palmier. Il y explique sa démarche, sa philosophie vis-à-vis des répliques, la construction du châssis, mais aussi celle de la carrosserie, les difficultés, mais aussi les joies vécues ! Un livre passionnant qui relate une véritable aventure.
Sinon, on peut se consoler avec une des nombreuses maquettes de Birdcage.