Lors de notre dernière importante réunion de travail (resto sympa), le président du Spirit Racer m’a dit : « Tu devrais faire un sujet sur les rallyes historiques, les règlements, les différents rallyes, licence ou pas, que faut-il faire  ? Le sujet est vaste, mais nous allons essayer d’y voir clair !

Deux fédérations gèrent les rallyes historiques :

  • la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque) pour les rallyes de navigation sur routes ouvertes ;
  • la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile) pour les rallyes de compétition.

I) Les pratiques qui relèvent de la FFVE

♦ Les balades

La plus simple des formules, on suit la voiture de l’organisation, en file indienne. Surnommés « rallyes jambon/saucisson », ils sont au menu de nombreux clubs. Il y a parfois un questionnaire à remplir. Ces balades sont l’occasion de découvrir une région en toute décontraction. C’est aussi une première étape qui permet de former pilote, copilote et… l’auto !

♦ Les rallyes de navigation et cartographiques

N’importe quelle voiture de collection permet d’y participer. Le parcours à suivre peut déjà être tracé sur une carte, ou vous le dessinez vous-même à partir d’un calque. Des contrôles de passages permettent de vérifier si vous respectez bien le parcours. Un road-book, qui peut être fléché métré, fléché muet, allemand, en arrêtes de poissons, ou qui, parfois, mélange plusieurs de ces styles, vous indique changements de direction et distances. Ce sont les organisateurs qui décident si les parcours sont (presque) faciles, ou horriblement compliqués et piégeux.

Le but est de parcourir l’itinéraire exact du rallye, de retrouver les contrôles (les CP) qui y sont cachés, dans l’ordre et dans les temps impartis pour éviter les pénalités. Certes, le principe est simple, mais l’itinéraire est piégeux et parsemé de difficultés !

Pas besoin de licence, le permis de conduire, une assurance et une voiture ancienne en règle suffisent. Un (e) coéquipier(e), un compteur kilométrique précis (celui de la voiture, un compteur de vélo ou un trip »), une loupe pour lire la carte, un très bon éclairage quand le parcours est nocturne et vous voilà parés !

II) Les pratiques qui relèvent de la FFSA

♦ La compétition

Elle est gérée par la FFSA pour les rallyes sur routes partiellement ou complètement fermées, organisés en doublure de rallyes modernes, généralement régionaux.

Vous trouvez sur le site de la fédération française du sport automobile, les règlements, les textes précis, les homologations de véhicules, les licences… Tout y est, il faut juste « digérer » ce contenu !  Il est nécessaire de s’inscrire à une ASA, (obtentions des licences et conseils), avant d’aller sur le terrain. Conseil d’ami :  allez aux vérifications techniques et administratives ! Vous y apprendrez ce que vous pouvez faire et de surtout ne pas faire.  Les commissaires techniques ne sont pas avares de conseils, tout comme les équipages expérimentés. Renseignez-vous sur le matériel et la préparation indispensable, « trainez » dans le parc coureurs et aux assistances.

  • Les différentes catégories

– Les Legend ou parades –  le fonctionnement est identique à celui des montées historiques. Vous profitez du parcours et de l’infrastructure du rallye, mais vous n’êtes ni chronométrés ni classés.  Ni licence ni fiche d’homologation, il suffit d’avoir une voiture de plus de 30 ans immatriculée, un contrôle technique valide, un permis et une assurance. Le coût d’un engagement est d’environ la moitié de celui des autres catégories. Cette formule permet de vivre le rallye historique de l’intérieur, d’en parcourir tout le tracé, y compris les spéciales fermées à la circulation, mais sans classement. Cette formule plaît de plus en plus, certains organisateurs acceptent les Legend du “bout de l’aile”, d’autres les accueillent les bras ouverts. Tout dépend en fait du nombre de concurrents dans les autres catégories. Dans certains cas, les Legend permettent d’étoffer un plateau famélique, le FFSA s’intéresserait au sujet (pour une licence loisirs ?). Bien se renseigner sur les pratiques auprès des organisateurs :  certains exigent un casque pour les voitures découvertes ou les berlines équipées d’un arceau, d’autres non, un certain flou règne.

– VHC  :véhicules historiques de course 
C’est le même rallye qu’un moderne, des parcours de liaisons à moyenne imposée et des épreuves spéciales au chrono. Il faut posséder des licences FFSA pour l’équipage, une voiture de plus de 30 ans homologuée avec son passeport technique (PTH) ainsi que les éléments de sécurité (vêtements et équipement auto, harnais, arceau, extincteur). Le prix des engagements diffère selon les épreuves et les prestations (repas éventuels, hébergements, etc.), mais il faut compter au minimum autour de 400 €.

Pour la navigation et la lecture du road-book, il faut un trip ou équivalent (entre 160 et 1200 €), un chronomètre bien lisible et un bon éclairage pour pour les épreuves en nocturne. Le road-book des organisateurs indique le parcours routier (embranchements, carrefours, indication), les bons utilisent des notes de virages pour les épreuves spéciales, d’où l’importance du coéquipier qui sera chargé d’annoncer les « pièges » et de rectifier ses notes. Le classement se fait par les temps des spéciales et les éventuelles pénalités sur le routier.

Le respect de l’itinéraire n’est pas suffisant, il faut aussi franchir chaque point de contrôle à l’heure prévue (le plus généralement dans la minute, soit entre 00 et 59 secondes). Pour pointer à « 0″ au Contrôle Horaire, vous devez pointer durant la minute de l’Heure idéale, c’est à dire : — pour une HIP à 11 h 30’ 49’’, vous devez pointer entre 11 h 30’ 00 ‘’ et 11 h 30’ 59’’.

– Les VHRS:  véhicules historiques de course de régularité sportive  les LTRS: loisirs tourisme de régularité sportive ouvert aux tourismes de série
Le parcours est le même que celui des VHC, mais les épreuves spéciales sont parcourues à moyenne imposée à la seconde près et non au scratch pur. Il faut les licences FFSA pour l’équipage, ou une licence à la journée, que l’on peut obtenir sur place avec certificat médical (voir ASA).  À signaler, le (la) copilote peut participer dès l’âge de 16 ans.

Trois catégories de moyennes sont à choisir au départ, la basse, l’intermédiaire et la haute, ces moyennes sont calculées par les organisateurs sur les meilleurs temps des trois premiers VHC auquel on enlève 30 %, pour la moyenne haute.  Environ 5 km/h de moins pour l’intermédiaire et encore avec 5 km/h en moins pour la basse. L’organisation peut moduler les chiffres en fonction du parcours, de la météo…  Pour corser le tout, la spéciale est découpée en plusieurs tronçons où la moyenne est différente. Les points de contrôles sont secrets, ce qui exclut de rouler au maximum et d’attendre le temps idéal pour pointer. Le coéquipier doit calculer en performance l’avance ou le retard. Pour cela, il faut afficher les distances précises en se calant sur celles de l’organisation, au cours d’un trajet d’étalonnage indiqué sur le road-book. Il faut ensuite gérer le temps. Utiliser des aides « électroniques » GPS, Cadenceurs, est autorisé ou interdit ; cela dépend des rallyes. Bien se renseigner lors de l’inscription est indispensable !

C’est ce qui explique l’ordre de départ en premier les VHC, les modernes et ensuite les VHRS, pour avoir le temps d’ajuster les données en cours de rallye. Des zones d’assistance à durée limitée sont prévues. Pour les voitures en moyenne haute, il faut le PTH ; pour les autres, un laissez-passer de la FFSA est suffisant.

À signaler : les reconnaissances sont réglementées (trois au maximum, seulement les jours autorisés). Elles doivent se faire en respectant le Code de la route et les habitants ; les voitures sont tenues d’indiquer leur participation aux organisateurs.

Le port du casque est interdit en dehors des zones de régularité. Une tolérance de 500 mètres, avant le CH (Contrôle Horaire) et après le point Stop est accordée. Cette zone sera délimitée par les panneaux d’entrée et de sortie de « zone casque ». Les vêtements à manches longues sont obligatoires.

 

Petit jargon des épreuves de régularité 

CH : Contrôle Horaire.
CP : Contrôle de Passage. C’est de cette manière que l’organisateur validera le parcours de l’équipage. Il en existe de différentes sortes :
– panneaux posés par l’organisateur au bord de la route. à relever et à retranscrire sur la feuille de route ;
– contrôle humain ;
– balise d’orientation, elle est peu utilisée, mais elle existe.
CR : Contrôle de Régularité.
TR : Test de Régularité, secteur de régularité où la vitesse doit être maintenue constante.
Pointer à zéro : ne pas prendre de pénalité.
HIP : Heure Idéale de Pointage.
TDSRP : Tout Droit Suivre Route Principale.

Matériel nécessaire

– Une horloge qui affiche les secondes (de grands chiffres lisibles sous éclairage nocturne est un plus).
– Une calculatrice (non programmable, car interdite).
– Un équipement de secours (triangle, gilet réfléchissant, extincteur, roue de réserve et cric)
– Si l’épreuve comprend de la cartographie, une loupe.
– S’il y a un parcours de nuit, un éclairage intérieur pour le navigateur (lampe frontale).
– des stylos de couleur.

Road-book

Il définit l’itinéraire à suivre en utilisant une succession de schémas qui représentent les différents croisements. Il en existe plusieurs catégories ; les plus couramment utilisés sont les « fléchés », qu’ils soient métrés ou non. Le schéma se lit de haut en bas et la flèche donne la direction à prendre (attention, certains organisateurs à l’esprit torturé peuvent changer le sens de la case du road-book, de même que son numéro).

Le road-book est le support le plus couramment utilisé et un des plus faciles à lire. Les exemples donnés ci-dessous sont identiques, donc plus ou moins complets. Les flèches métrées indiquent la distance entre chaque croisement, contrairement à celles qui ne le sont pas. La distance est généralement donnée en dizaines de mètres.

 

Exemple de page fléchée métrée.

 

Road-book du rallye de la Châtaigne en 2017.

 

Pour obtenir un laissez-passer de régularité, voir votre ASA, vous devez remplir une demande de laissez-passer et la renvoyer à l’adresse ci-dessous :

FFSA.
Service technique
32, avenue de New York
75781 PARIS CEDEX 16

Votre demande devra être accompagnée d’une photo couleur (9 x 13 cm) 3/4 avant de la voiture complète, d’un règlement de 70 euros à l’ordre de la F.F.S.A. Pour que votre demande soit traitée dans les meilleures conditions, nous vous précisons quelques points :
– en dehors de la section réservée à l’ASN (l’ASN est la F.F.S.A.), votre demande doit être complètement remplie. En particulier, vous devez répondre à la question « la voiture est — elle conforme à ses spécifications de période ? », et détailler sur la 3e page de la demande toutes les modifications apportées à la voiture de série.

– La photo jointe sera de très bonne qualité, elle devra montrer la voiture prise de trois quarts avant, sans aucun sticker (ni publicité ni numéro de course), à l’arrêt et sans personne à l’intérieur.

– Les voitures pouvant prétendre à ce laissez-passer doivent correspondre à l’annexe K du code sportif de la FIA, qui est l’annexe réglementant également les véhicules historiques de compétition, ceci au chapitre régularité.

Nous vous rappelons ici les grandes lignes que devra respecter la voiture pour laquelle vous sollicitez ce laissez-passer international

– Généralité – la voiture sera conforme à la législation routière et construite au moins 15 ans avant le 1er janvier de l’année en cours.
– Histoire — en général les voitures pouvant faire l’objet d’un laissez-passer FIA sont des modèles de série ou, suivant leur âge, des modèles identiques à ceux homologués par la FIA pour le rallye automobile dans les anciens groupes Tourisme, Grand Tourisme, ou Groupes 1, 2, 3 et 4 en France (également dans les groupes N, A, et B hors de France où le règlement particulier de l’épreuve étrangère admet ces dernières) ceci en conformité avec le règlement technique de leur groupe respectif.

– Conformité – toutes les modifications effectuées sur la voiture de série doivent respecter la technologie de la période telle qu’appliquée au modèle en question.

Informations sur les titres de participation
Les titres de participation permettent à toute personne physique résidant en France de manière permanente et à toute personne physique de nationalité française résidant à l’étranger, non licenciée, de participer à certaines des activités de la FFSA. Les titres de participation sont délivrés dans certaines disciplines soit pour une seule participation en compétition, soit pour la pratique de l’entraînement à la journée ; soit pour la participation à l’année aux cours dispensés dans le cadre d’une École Française de Karting reconnue par la FFSA.

Un dernier conseils: lors des vérifications technique n’oubliez pas votre (gros) dossier, avec les factures et numéros d’homologations, pensez aussi à présenter les casques et vêtements homologués