Jean-Luc Audry, alias le Stig burgonde décide de participer à la course de côte d’Urcy en catégorie VHC. Rétrogradée en « Régional », elle a perd en prestige et nombre de participants, mais redevient accessible. « Indigène »il connait bien le parcours et a roulé sur son bitume en vélo, mob, moto, voiture. Il y a fait un tonneau en Formule Vee. On raconte même que, pour l’endormir, sa mère allait l’y promener en poussette pendant qu’il finissait son bidon, pardon son biberon de Castrol ricinée ! Mais cette information est à vérifier. Pas sûr du tout qu’on puisse trianguler les sources.

 

Joséphine… pourquoi Joséphine ? Parce qu’elle a de beaux harnais ! dixit son pilote.

La fidèle MGB est prête, l’engagement a été envoyé ; c’est la renaissance du Team Circlips, formé par les deux frères Audry en… C’était au siècle dernier, ils ont couru en rallye, circuits, côtes, Pierre en GP au Championnat du monde 50 cc sur ABF ! rien que ça, en compagnie du regretté Nieto… Mais revenons à Jean-Luc. Vendredi, Joséphine (heureusement pas spécialement prude) passe sous les fourches caudines des contrôleurs techniques et administratifs. Aïe, Urcy rimerait-il avec soucis ? Les commissaires détaillent la MG sous toutes les coutures. Sont-ils vraiment habitués à vérifier une « antiquité » ? Bref, ils discutent des points du fameux Passeport Technique Historique (le PTH), contestent les No d’homologation de l’arceau et du baquet, les fixations des tuyaux d’extincteurs, etc. Statu quo : Vous aurez la réponse demain matin annoncent-ils à un Jean-Luc plutôt déconfit et refroidi. Un courriel me fait part de la situation.

Samedi matin, miracle l’engagement est accepté en VH Classic, catégorie des voitures en attente de PTH définitif. Un genre de purgatoire dirons-nous ! Mais Jean-Luc peut participer et commencer les essais. Neuf VH contre 67 « modernes », on est loin de l’équilibre !

Cela casse dès les premiers essais : un pont et un moteur en VH. L’humidité ambiante incite notre pilote à l’humilité (certaines épingles sont piégeuses) et c’est payant, car il ne fait pas de con… heu de fautes. Essais libres et chronométrés s’enchainent. Résultat : 1′ 45  », à peu près dans les temps de la grosse Hemicuda V8 du champion de France de la catégorie.

8 h du mat’ Urcy s’éveille !

 

Dimanche, une fois la brume frisquette qui recouvrait la jolie vallée de l’Ouche levée,  le temps est plus ensoleillé.  Jean-Luc et Joséphine arrivent par la route, à l’ancienne ! C’est quoi une remorque ?  Heureusement, il n’habite pas loin, mais à 7 h du mat, sans chauffage ni parebrise ! Confortablement installé dans mon Espace baptisé « Service course » pour l’occasion, je me demande quel degré de congélation il aura atteint à l’arrivée à Urcy.  Laisser-passer sur le pare-brise, je m’installe discrètement dans le fond du parc coureur. Démentant toutes mes inquiétudes, Jean-Luc, en pleine forme, sirote son café. De son côté, Joséphine a eu le temps de monter en température.

Mode d’emploi d’une course de côte

D’abord se faufiler dans le parc coureur.

 

Se mettre aux ordres du Starter.

 

Attendre aux feux rouges.

 

Top feu vert, veiller à bien réussir le démarrage, ne pas faire trop patiner les roues !

 

Première courbe à gauche, à fond.

 

Le virage du pont, délicat et en dévers, le « point spectacle » pour le public.

 

C’est parti pour la montée et sa succession de courbes plus ou moins serrées, pile-poil à la corde pour notre Stig. ! Un peu plus, et c’est « dégustation d’escargots » de Bourgogne à la crème d’orties.

 

Attention au revêtement dégradé au ras de la glissière !

 

Belle trajectoire, notre J.-L. A. connait son affaire.

 

Retour au parc.

 

Le débriefing, où les assistants et amis remontent le moral du pilote.

 

Pour prendre tes chronos, on pourrait utiliser une comtoise à balancier !

 

Ben, va falloir ajouter des pages pour te trouver au classement !

 

Si tu continues de te trainer, je prends le volant.

 

Celui qui se cache sous le chapeau c’est Christian F., l’homme qui murmure à l’oreille des carburateurs.

 

Jean-François, le bon copain : t’as fait du tourisme ?

 

Ducou 21, le photographe : avec toi, les poses longues sont de rigueur.

En réalité, Jean-Luc réalise des temps proches de la grosse Hémicuda… mais, chut, il pourrait croire qu’il marche bien !

 

L’Hemicuda V 8, première de son groupe en championnat VHC.

À la côte d’Urcy, que ce soit lors de la montée historique ou de la « vraie course », tout le monde se connait, se retrouve, toujours une anecdote qui revient. Cette année, c’est encore plus prégnant avec la parution du livre des souvenirs d’Urcy. Une séance de dédicaces par les anciens pilotes est organisée. Jean-Luc, retenu un moment par sa modestie, finira quand même par aller signer quelques exemplaires.

Les anciens pilotes en séance de dédicaces. Le livre de la cote d’Urcy est édité par la revue Échappement. Il y avait aussi des montées offertes en Ferrari et Porsche à quelques spectateurs chanceux.

Les montées s’enchainent sans aucun problème, Jean-Luc assure, évite les gros patinages au démarrage, juste un passage de vitesses loupé de la 3 direct à la 5 !  Joséphine, réglée comme du papier musique, laisse s’exprimer ses plus ou moins 120 CV. Sachez-le, Joséphine, c’est :

  • un moteur 1800 ;
  • une culasse alu ;
  • un arbre à cames ;
  • un carbu Weber super bien réglé par Christian F. son carburologue ;
  • une boite cinq ;
  • de belles jantes alu ;
  • plus plein de petits détails, entre autres, des perçages un peu partout pour alléger (pas fainéant de la perceuse le Stig)  ;
  • des ailes poly ;
  • glaces et pare-brise supprimés ;
  • un seul siège… non pas d’autostoppeuse !
  • Et…
  • quelques ratons laveurs ?
  • Non… d’innombrables heures de travail de son bien discret préparateur/pilote/manager !

Chez les modernes, ça attaque fort et ça… sort aussi un peu. Quelques carrosseries en portent les traces. Les mécaniques souffrent, notamment les cardans, conséquence des démarrages et patinages des tractions avant des fougueux pilotes. Les vitesses passent à la volée (vive les boites séquentielles) ; quant aux régimes c’est au rupteur !

On peut déplorer le manque de barquettes et de monoplaces, mais celles qui sont présentes sont très intéressantes, notamment les barquettes à… deux moteurs de motos et transmission par chaines. L’usine à gaz de l’équipe d’Alexandre exige beaucoup de mécanique, mais il faut reconnaitre que son pilote n’est pas un tendre.

 

Deux moteurs de motos sélectionnés en 4e, des chaines, une boite de vitesses Sadev avec sa marche arrière, c’est le principe de ce montage.

 

Montage « Alexandre » : deux moteurs de motos reliés par une chaine sur un arbre, le tout entrainant le pont arrière, ça parait bien compliqué, mais à Urcy cela fonctionnait, le problème venait de la suspension.

Comme Jean-Luc est décontracté et que tout va bien (juste un peu d’essence et un coup d’œil sous le capot), nous en profitons pour jouer aux ingénieurs ; détaillons la monoplace Dallara, ses nombreux volets et autres guidages aérodynamiques ; scrutons la transmission des barquettes à deux moteurs ; déduisons que tout cela est fort compliqué et peu peut être pas très exploitable !

Réglage précis du train avant sur le monoamortisseur.

 

Rodage et nettoyage des pneus grâce à un moteur fixe.

 

La Dallarar de Guillaumard, première au scratch est bardée de volets, ailerons, déflecteurs aérodynamiques. Le triangle inférieur est articulé au centre du châssis, sans rotule. C’est le triangle qui, par sa souplesse, permet l’articulation. Selon Jean-Luc, c’est le ressort à lames réinventé.

 

Toujours impressionnant le compartiment moteur d’une R 5 Turbo Tour de Corse !

 

Les Simca Rallye sont de plus en plus belles. Quand on pense que certains voulaient les interdire de compétition.

 

L’avantage des « Rallye » : l’accessibilité du moteur, ici pompe à eau électrique et suppression d’alternateur… tout est fait pour ne pas perdre de puissance !

 

Le TU, presque une mécanique à l’ancienne avec les carbu double corps.

 

Pour les 16 soupapes à injection, il n’y a plus rien à voir.

 

Par simplification, aux buvettes, utilisation de la monnaie d’Urcy, créée pour l’occasion et qui évite erreurs et pertes de temps.

 

La vie du parc coureur : poussette et épluchage des haricots.

 

Magnifique Rallye F 2000.

 

Je crois que les Simca n’ont jamais aussi bien fonctionné que maintenant, le public les adore.

 

La barquette à deux moteurs de motos d’Alexandre, emmenée avec beaucoup de vigueur par son pilote.

 

Belle monoplace « moderne », à moteur de moto.

 

Pour J.-P. Bouchard, des petits problèmes techniques sur sa belle Ligier, il finit troisième.

 

Impressionnant et aux réactions brutales, le coupé CM à moteur de moto.

 

Un Crosscar en démonstration. Il est venu faire le spectacle, les spectateurs en redemandent.

 

La remise des prix s’effectue dans une belle ambiance, certains pilotes ont leurs « groupies ». Jean-Luc repart avec une coupe et une sacoche porte-documents qu’il offre au Spirit Racer pour ranger les papiers officiels. Merci, Jean-Luc, pour cette journée bien agréable, grâce à ta décontraction et à ton sens de l’humour. Prochain rendez-vous, à Dijon-Prenois sur son circuit préféré, à l’occasion du Dijon Motor Cup les 6/7/8 octobre. Et, l’an prochain, c’est le soixantième anniversaire de la montée d’Urcy !

La récompense, Jean Luc n’a pas fait la bise au speaker

 

Contrairement à ce que laisse croire la couleur des combinaisons ce ne sont pas évadés d’Alcatraz mais des commissaires sportifs, il officient aussi avec beaucoup d’efficacité sur le circuit de Dijon Prenois ou les 24 h du Mans

 

Un aperçu du classement (complet et vidéo sur www.rallygo.com ) 1er scratch Guillaumard  Dallara en 1.13, 478,   en  VH  1er Bonnot sur monoplace Axonne 1600 en 1.29, 693 pour 1.43, 588 de notre chouchou du jour

 

l’Axonne 1600  de Bonnot premiére scratch VH

credits photos: le Bien Public, Doucou 21, Fabrice Morello, Paule Line, Jean Luc, Guyecar

 

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