Les membres de la famille Emery sont des constructeurs de voitures de compétitions bien connus. Le père et les fils ont toujours innové, n’ayant pas peur de surprendre par des solutions originales. Pour l’instant, nous nous focaliserons sur les monoplaces à traction avant et ferons abstraction des querelles familiales et cambriolages internes…
Après la construction de quelques « spéciales » à moteur GN ou Lagonda…
un Racer 500
Peter Emery (un des fils) construit pendant les week-ends de l’année 1949 un racer 500 de Formule 3, mais, partisan convaincu de la traction avant, il opte pour cette transmission pour son petit bolide. Le moteur est un Jap 500 cc bicylindre issu d’une moto de Speedway, monté à l’avant d’un classique châssis tubulaire en échelle. Une chaîne entraine la boîte de vitesses Albion sans différentiel. La transmission vers les roues avant se fait par arbres à cardans, un seul frein à tambour de 203 mm de diamètre, les moyeux sont issus d’un trois roues BSA d’avant-guerre.
Les suspensions indépendantes reprennent le principe de l’essieu oscillant, les suspensions avant et arrière se font par sandows en caoutchouc.
Première course en avril 1950 (elle se termine dans les bottes de paille), mais, ensuite, les victoires et bonnes places se succèdent. Un moteur Norton, puis le fameux Jap monocylindre sont montés.
On estime à six ou sept exemplaires, le nombre de racers fabriqués. Ils se distinguent par leur tenue de route, effet de la traction avant ?
Plusieurs formes de carrosseries
Caractéristiques du racer
- Châssis échelle en tubes de 65 mm de diamètre ;
- empattement 1,80 m, voies 1,24 m ; longueur totale 2,95 m ;
- poids à vide, 240 kg dont 132 kg à l’avant, poids en charge, 330 kg.
L’Emerysson 250
Peter conçoit un minuscule racer à moteur 250 cc Velocette, qui correspond à la nouvelle formule 4, 250 MRC. Le petit monocylindre est relié par une chaîne à une boîte de vitesses Albion. C’est une traction avant sans différentiel, les suspensions sont à roues indépendantes avant et arrière par simple triangle IRS, tout comme chez le racer.
Aidé par le fabricant Girling, un frein à disque est installé à l’avant. Les freins arrière restent à tambour ; les roues sont des 400 x 12, le poids 190 kg ! Empattement, 1,82 m ; voies, 1,12 m. Le réservoir contient 20 litres.
Paul Emery participe avec succès aux courses du 250 MRC et décroche le titre de Champion d’Angleterre en 1959 et en 1960.
Formule junior traction avant
Elle utilise le moteur Ford 105 E accouplé à une boîte de vitesses VW modifiée, une commande de boîte est crée, elle servira de modèle à HW pour ses fameuses boîtes de vitesse dérivées de la Cox. Peter fabrique aussi des tambours de frein en aluminium, beaucoup de constructeurs de Junior les adopteront.
Environ cinq formules Junior plus « classiques », à moteur central arrière sont ensuite construites, grâce à la bonne volonté de Jeanne (Mme Emerysson) qui accepte de prêter son salon pour le séchage des pièces en poly en hiver ! Souffrait-elle d’anosmie ?
Alors que Peter devient ingénieur chez Ford, Paul continue de modifier ses voitures et de courir en F 2 avec l’Emerysson Alta 2 litres ou des Connaught. Il modifie aussi les moteurs de l’Hillman Imp et crée la petite Emery GT sur base d’Imp.