À l’occasion des 70 ans de compétition chez Porsche, on se penche sur l’histoire des Porsche avant… Porsche, avec l’aventure Cisitalia. En 1947, Pierro Dusio, satisfait des performances de la petite monoplace Cisitalia D 46, décide de passer la vitesse supérieure. Pour espérer battre les redoutables Alfa, une voiture plus puissante est indispensable !
Ami avec Ferry Porsche, il verse une importante caution pour faire libérer son père, Ferdinand, alors prisonnier en France à Dijon, qui a déjà conçu de nombreuses voitures de course dont l’Auto Union D 12 à moteur central arrière de 12 cylindres en V. Ce dernier s’entoure de techniciens de valeur dont Carlo Abarth et du pilote Tazzio Nuvolari. La voiture est dessinée autour d’un moteur 12 cylindres à plat à compresseur de 1,5 l de cylindrée. La transmission est à quatre roues motrices débrayables. Le coûteux magnésium est utilisé pour les blocs-moteurs et carters de boite de vitesses, le nickel-chrome pour les tubes de châssis. Les suspensions sont dérivées de la D 12 avec le fameux train avant Porsche que l’on retrouve sur les Coccinellles.
La fabrication est onéreuse, d’autant plus qu’au lendemain de la guerre, s’approvisionner en matières premières relève du casse-tête. Les amis de Pierro Dusio lui conseillent de renoncer. Il refuse : Même si je dois me ruiner, je continue ! Résultat, ruiné, il est contraint d’arrêter. En 1948, une voiture complète, mais jamais testée, ainsi qu’une seconde en pièces détachées ont été construites. En janvier 1951, elles sont expédiées en Argentine où Pierro Dusio a monté une nouvelle usine, Autoar. Voiture et pièces y sont stockées et un peu oubliées jusqu’en décembre 1951. On décide alors de la terminer, ce qui se fait, non sans mal. La mise au point du moteur, en particulier, est délicate. La voiture est engagée à la Temporada de 1953 et doit être pilotée par Clemar Bucci. Mais elle ne participe pas à la course, les casses de pistons se succèdent, les problèmes de pneus et de bougies sont insolubles. Le moteur, alimenté par un mélange d’alcool et d’essence, développe 380 CV à 9000 t/min. Les pistons refusent tout service, c’est l’échec !
La voiture est ensuite achetée par un pilote de Dragster qui envisage le montage d’un gros V8 américain puis abandonne le projet. Plus tard, retrouvée et rachetée par Porsche, elle est remise en état dans ses ateliers et exposée dans son musée. Un deuxième modèle, construit à partir de pièces détachées de réserve est en cours de reconstruction.
Les photos
Caractéristiques
- Carrosserie ultra légère en alliage léger ;
- moteur à 12 cylindres à plat de 1,5 litre (en position centrale) ;
- deux compresseurs ;
- 385 CV, 10 600 t/min (283 kW) (l’objectif était une puissance de 450 CV) ;
- doubles ACT entrainés par engrenages coniques ;
- alimentation par 2 carburateurs Weber ;
- refroidissement par eau ;
- poids du moteur, 155 kg ;
- vitesse maximale, 300 km/h ;
- le moteur, refroidi par eau est doté de deux carburateurs horizontaux Weber, carburant à 150 d’indice d’octane.
- Deux réservoirs dans les côtés, capacité totale 100 l ; l’orifice de remplissage est devant le parebrise.
- Les pneus avant Dunlop o 7.00-19 et les pneus arrière Dunlop 5.50-18 ou 6.00-17 selon les configurations, jantes à rayons.
- 650 kg à vide ;
- 3,90 m de long, 1 130 mm de haut ;
- empattement est de 2,59 m.
Après Ferguson,Gordini Maserati,Talbot la Cisitalia fait son entrée dans la cour des F1 de d’exception.Que de bons sujets Merçi.