Non, il ne s’agit pas de la célèbre femelle chimpanzé de la série TV, mais d’une bête mécanique extrême, mythique, qui donne l’impression de rouler, même à l’arrêt ! L’AC Cobra a-t-elle trouvé son maitre ? Malheureusement, on ne le saura jamais.
Pas facile de contrôler, vérifier les infos sur la Cheetha, on trouve tout et n’importe quoi. Les experts (qui sont parfois partie prenante) se contredisent. Patrick R., grand amateur et rare possesseur d’une Cheetha est de notre avis.
Tentons malgré tout de faire le point. Nous sommes en 1960 aux USA, William Bill Thomas, de la société Bill Thomas Racer Cars, est un préparateur spécialisé dans les Chevrolet, avec notamment des Bel Air et Corvair. En 1963, en compagnie de Don Edmunds, pour prouver son savoir-faire, il crée la Cheetha, un Concept Car, une voiture de parade en somme. La mécanique est celle d’une Corvette 327, elle est équipée d’une boite de vitesses Muncie. Les trains roulants à quatre roues indépendantes viennent de la Corvette.
C’est une propulsion à moteur avant, ou plutôt central avant, le moteur est reculé au maximum ; la boite de vitesses est fixée près du pont arrière fixé au châssis, les jambes du pilote sont juste en dessous du collecteur d’échappement ; au moins, il n’a pas froid aux pieds !
Le châssis est dessiné « à l’arrache », à la craie directement sur le sol (Cooper a fait la même chose pour ses premiers Racer 500). La carrosserie des deux premières voitures est en aluminium. Viendra ensuite le polyester façonné d’abord par Contempany Fiberglass puis Fiberglass Tend. Mais le démon de la compétition se réveille, la Cheetha est engagée en circuit et Dragster. Le châssis manque de rigidité, les pilotes souffrent de la chaleur dégagée par l’ensemble moteur boite de vitesses ; la mauvaise évacuation de l’air chaud fragilise les moteurs.
À 300 km/h, certaines carrosseries perdent leurs portes. On construit alors une version roadster au toit découpé « Cro Cal Speciales ». Les châssis sont renforcés, le refroidissement amélioré, mais en dehors des épreuves de dragster, les résultats ne sont pas à la hauteur du look.
Production
Les chiffres sont approximatifs, on peut estimer à 25 le nombre d’exemplaires. De 1965 à 1989, Tend GTR en construit pour les courses de dragster, BTR Race Cars annonce une quarantaine.
Continuation
En 2001, sous la marque BTM, Bill Tommas (80 ans) lance une continuation de Cheetha (46 fabriquées ?). Les voitures sont équipées du nouveau V 8 5,7 l au lieu du 5,3 l avec une boite automatique. C’est la solution trouvée pour l’emplacement du pilote et peut-être garder les mains sur le volant. Des versions ouvertes permettent le montage d’une boite mécanique.
Photos
La construction
Les plans
Châssis chrome molybdène 4130 D 1 et 1,3 pouce, empattement 90 pouces, voies 59 et 57 pouces, freins tambour, jantes 15 x 7.
Projet abandonné : la super Cheeta
En 1964, sur les conseils des pilotes Bob Bondurant et Jerry Titus, une version super Cheetha est préparée. Le châssis, renforcé et élargi de deux pouces, laisse un peu plus de place au pilote. Une participation aux 24 heures du Mans 1965 est envisagée, mais Chevrolet se retire du projet. C’est la fin de l’aventure qui se termine dans les cendres de l’incendie de l’usine en 1966.
Reconstruction d’une Cheeta photos de Stefan Marjoram (à découvrir sur son site des photos et des dessins formidables de vie).
Autres reconstructions
Barquettes roadster au toit découpé « Cro Cal» spécial, plus confortable pour le pilote.