Certains organisateurs de journées « circuits loisirs » ou « track days » exigent des véhicules à roues couvertes… Voici comment carrosser un racer monoplace pour se conformer à cette exigence.

Il est vrai que, sur un circuit, la cohabitation entre un minuscule Racer 500, pou des circuits automobile, et une Mustang n’est pas évidente. Il faut donc la réguler et, comme certains aiment ça, on peut aussi accumuler règles et règlements.

 La Caterham : roues couvertes ou pas ?

 

Ailes symboliques, fixées directement sur le porte-roue et qui se décrochent au moindre choc (peut-on vraiment les qualifier de roues couvertes ?) ! Mais les organisateurs ne peuvent se passer de la manne apportée par ce genre de véhicules.

 Ariel Atom

 

On peut faire la même remarque pour l’Atom et autres dérivés.

Une monoplace ou biplace équipée de quatre ailes genre moto est-elle considérée comme ayant des roues couvertes ?

 

 

 

Les racers Cooper

 

Racer Cooper et sa carrosserie pour circuits rapides, une version de cette carrosserie a servi pour battre des records du monde de vitesse dans les années 50.

 

Le pilote est assis au centre, ce qui permet d’utiliser des châssis de monoplaces, pas de passager sauf à l’enfiler (de force ?) dans un bas de caisse, ce qui limite le nombre de volontaires !

 

Petit traitement photo pour mieux visualiser les formes.

 

 La Peugeot 905 Spyder

Au départ, c’est un châssis de monoplace Martini, habillé d’une magnifique carrosserie dérivée des 905 du Mans.

 

 

La voilà toute habillée, magnifique !

 

Carrosseries de records de vitesse

 

Un petit cocorico, l’Étoile Filante de Renault, propulsée par une turbine à gaz. Mais c’est aussi une des premières carrosseries en Polyester (Dupont de Nemours).

 

Abarth et profilage maxi, peut être pas très pratique en roulage sur un petit circuit ou en course de côte !

 

La démesure des Monoposto Canam

Plus de 700 CV et des pneus de plus de 30 cm de large !

 

Zerex, pilote au centre de la voiture, évolution des Cooper Monaco, mais avec un V 8.

 

Au Spirit, pas de dossier sans plans.

 

C’est bien une monoplace à roues couvertes.

 

March.

 

 

Les vastes pontons latéraux permettent de loger les réservoirs, radiateurs, extincteurs, accessoirement la table, les chaises et la glacière de pique-nique, sans oublier le parasol… heu, je m’emballe peut-être !

 

Sur cette March, les carénages ne recouvrent que le dessus des roues, les suspensions sont à l’air libre, ce qui améliore le refroidissement des freins

 

 

Le plus américain des pilotes français, ou l’inverse : Patrick Tambay.

 

Lola de Tambay.

 

Une autre Lola.

 

Version Minardi.

 

March.

 

Peut-être la façon la plus simple, mais pas la plus élégante de caréner une monoplace ! Deux pontons latéraux et des ailes de remorques, allez hop, roule ma poule, tu es en règle !

 

 

Elfin.

 

 

Nous revenons dans des dimensions plus proches de celles de nos monoplaces.

 

 

Formula 780, les roues ne demandent qu’à être couvertes.

 

Cowley 750 formula anglaise.

 

Pilote presque au centre, jolie petite barquette anglaise de courses de club.

 

Ferrari 312 PB, elle a inspiré de nombreux carrossiers.

 

Exemple de carrosserie en panneaux justes cintrés.

 

Étude de construction

Une carrosserie type barquette d’environ 3,5 m de long sur 1,50 m de large et d’une hauteur de caisse de plus ou moins soixante centimètres, c’est environ 7 m² de matériaux.

Il faut amasser : croquis, un stock de photos, des plans et des maquettes. Il faut bien évidemment choisir une forme qui plaît, en adéquation avec ses goûts, envies, rêves… et une période. On ne peut pas comparer une barquette de 1950 et une CN de 2020 !

Rien de tel qu’une maquette pour bien visualiser son projet.

 

Maquette Shelby Canam, 1/5e ? à poser sur la cheminée du salon, ou en soufflerie.

La taille au cinquième est la plus courante. Concrètement, une voiture de 3,50 m de long devient une maquette de 70 cm de long, une taille déjà respectable. On peut donc par une ébauche au dixième, en partant de croquis (vue de face, de dessus et de côté). On taille dans du polystyrène extrudé (type bâtiment à cellules fines) ou du Sculpture block, au couteau (ou au cutter à la scie, au fil chaud, à la lime). On termine par du papier à poncer, sans s’attarder aux détails et finitions. Et pour aller plus vite, on ne fabrique qu’une demi-coque ; en quelques heures, une ébauche est fabriquée, on peut déjà se faire une idée.

Bien sûr, on ne se limite pas à une seul et on en fabrique plusieurs. Posées contre un miroir, elles permettent de visualiser la carrosserie complète. On photographie, on les utilise pour commencer à peaufiner et… on laisse tranquillement mijoter avant de prendre la décision finale.

Une fois la forme choisie on peut découper la maquette en tranches régulières, à des intervalles précis (comme les couples des anciens constructeurs de bateaux) ce qui permet d’ajuster les dimensions. Par précaution, on réalise une maquette définitive au cinquième ; elle permet de revérifier les formes et le filage des lignes.

La phase suivante s’attache à la fabrication du mannequin d’après la maquette au cinquième. On utilise des petits fers ronds ou carrés de 4 mm (environ 1 € le mètre linéaire en grande surface de bricolage), des fers plats de 10 mm, du contreplaqué ou du carton. Là encore, on peut ne fabriquer d’une demie carrosserie plus facile à manipuler et à stocker. C’est que cela finit par prendre de la place, toutes ces ébauches de projets !

Selon la forme choisie, une partie de la carrosserie peut se fabriquer avec des panneaux plats (en polyester de deux millimètres), juste cintrés. Tirés sur une table marbre, ils sont assemblés par collage. On obtient le même résultat avec des feuilles d’aluminium rivetées. Attention à l’esthétique, tâchez de ne pas fabriquer une infâme boite à chaussures !

 

 

Dans le cas de parties arrondies « embouties » telles les ailes, il faut fabriquer une forme en polyester et plâtre et « tirer » un moule en creux. L’idéal est de fabriquer les quatre ailes à partir d’un même moule, ce qui représente une sacrée économie, aussi bien en temps passé qu’en budget, mais il faut bien calculer son coup !

 

Spectaculaire barquette Toralba, construite en panneaux de polyester, justes cintrés, il n’y a pas d’emboutis, juste des arrondis aux jonctions de carrosserie.

 

 

Fabrication

 

Châssis de monoplace, posé sur un plancher et avec des cloisons, pour définir les formes de la carrosserie.

 

Pose des gabarits en bois.

 

Remplissage des espaces vides avec du contreplaqué et de la mousse.

 

Le tout est recouvert d’enduit et de plâtre.

 

Ponçage, peinture, cire de démoulage, le master est prêt. Remarquez la forme des pieds de la table qui permettent de l’incliner sur le côté, pratique !

 

Moule tiré sur le master, à l’intérieur on fabrique la carrosserie définitive, en un ou plusieurs exemplaires.

 

On peut envisager un retour jusqu’aux années 1930/35. Influencés par les formes aérodynamiques des ailes d’avions, des constructeurs fabriquent ce qu’on appelle des « tanks ».

Bugatti

Hé oui, dessiné par Ettore lui-même ; le Tank n’a pas l’élégance de la 35 !

 

Chenard Walker

 

Amilcar

 

Résultat de recherches aérodynamiques.

 

Reconstruction argentine tout alu.

Mochet Velocar

 

 

À vous les joies de la création en polyester, ça sent mauvais, ça donne mal à la tête, ça sèche trop vite ou pas du tout, ça colle aux doigts et aux chaussures, ça donne envie de se gratter le nez ou l’oreille, ça se dose comme le pastis, mais ça se boit pas.